L’ambassadeur des Comores Mohamed El-Amine Souef, représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (UA) pour la Somalie et chef de la mission de transition de l’UA en Somalie, s’est exprimé devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York le 3 octobre 2024. Ses remarques ont été modifiées pour raison de longueur et de clarté.
Au cours des derniers mois, nous avons constaté un panorama sécuritaire fluide en Somalie, caractérisé par des progrès et des revers. Les Forces de sécurité somaliennes (SSF) ont intensifié leurs efforts pour dégrader les capacités des Chebabs à l’aide d’opérations ciblées améliorées de contre-terrorisme, qui ont conduit à l’élimination de certains chefs de l’insurrection et au démantèlement de plusieurs bases opérationnelles.
Néanmoins, les Chebabs ont continué à déployer des tactiques asymétriques, notamment des attaques complexes, des engins explosifs improvisés (EEI), des EEI montés sur véhicule et des tirs indirects. Les récentes attaques de mortier contre les camps de l’Union africaine/des Nations unies à Baidoa, Mogadiscio et Kismaayo, et d’autres types d’attaque contre des cibles civiles et militaires à Mogadiscio et dans les secteurs de la mission de transition de l’UA en Somalie (ATMIS), démontrent la résilience des Chebabs et soulignent le besoin de mécanismes robustes pour partager les renseignements.
En outre, les rapports concernant l’acquisition par les Chebabs de missiles et de drones armés sont une source additionnelle de préoccupation, qui intensifie la menace des drones et l’hostilité à l’égard des installation du gouvernement fédéral somalien, de l’ATMIS, de l’ONU, des emplacements des SSF et des cibles civiles.
De même, le risque croissant d’infiltration et de collaboration entre les Chebabs et les Houthis est un défi de sécurité considérable qui menace la stabilité régionale dans la Corne de l’Afrique, ainsi que la navigation et les routes maritimes dans la mer Rouge, l’océan Indien et le canal du Mozambique. Ces préoccupations soulignent la nature transnationale des défis de la sécurité et la nécessité d’efforts exhaustifs et coordonnés qui priorisent des solutions efficaces et durables.
À mesure que le gouvernement de Somalie poursuit la mise en œuvre de son plan de développement du secteur de la sécurité pour améliorer les capacités des forces, une coopération internationale et un soutien durables sont cruciaux pour renforcer les structures sécuritaires existantes, afin de permettre à la Somalie de riposter efficacement aux menaces émergentes.
Je me félicite de signaler des progrès remarquables concernant le transfert des responsabilités de sécurité entre l’ATMIS et les SSF.
Conformément à la décision du Conseil sur l’approche étagée vers le retrait de phase 3, l’ATMIS avec la collaboration et l’appui du Bureau de soutien de l’ONU en Somalie (UNSOS) a complété le transfert de six des huit bases opérationnelles avancées (FOB) désignées pour être remises aux SSF.
Avec les défis liés au milieu de l’environnement et de l’infrastructure dans certaines de nos zones d’opération, nous continuons à travailler étroitement avec l’UNSOS pour explorer des solutions possibles, et nous faisons des progrès notables, en espérant que les deux dernières FOB seront transférées avant la fin octobre 2024.
La planification de la transition est un processus complexe, intégralement lié à la dynamique du leadership national et des conditions de prise de possession. À cet égard, je félicite le gouvernement fédéral de Somalie, sous l’égide du président Hassan Sheikh Mohamoud, pour avoir assumé la possession et la responsabilité complètes du processus de planification en encourageant la collaboration améliorée et la coordination entre les parties prenantes clés.
Je voudrais souligner que, malgré les défis, il existe clairement des opportunités pour la consolidation et les progrès additionnels.
Je reste profondément convaincu que la détermination du président Mohamoud pour développer la confiance et le consensus et encourager une culture d’engagement et de responsabilité partagée avec toutes les parties prenantes pour faire face aux questions émergentes sera essentielle pour soutenir la lutte contre les Chebabs et offrir les meilleures conditions possibles pour une transition harmonieuse.