L’Égypte s’est jointe à une force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie, alors que les deux pays renforcent leurs liens en présence de tensions avec l’Éthiopie.
L’Égypte a rejoint la mission avant la fin de la mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) en préparation de la mission de soutien et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), une nouvelle force qui sera déployée contre les insurgés chebabs. L’ATMIS a pris fin en décembre 2024.
« Nous pensons que la création de l’AUSSOM offre une opportunité pour la communauté internationale de recentrer ses efforts, renouveler son engagement et démontrer sa résolution d’assistance au peuple frère de Somalie dans sa recherche de la paix, la stabilité et le développement », a déclaré le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly lors d’une conférence au sommet accueillie par l’Ouganda en avril 2025.
Les tensions se sont avivées dans la Corne de l’Afrique lors de la signature d’un accord maritime en janvier 2024 entre l’Éthiopie et la région séparatiste du Somaliland, en incitant Mogadiscio à se rapprocher de l’Égypte, le rival régional d’Addis-Abeba. En janvier 2025, l’Éthiopie et la Somalie ont convenu de rétablir leurs liens diplomatiques dans les deux capitales, plus d’un an après la rupture de ces liens par la Somalie du fait d’un accord d’accès maritime que l’Éthiopie, pays sans littoral, avait conclu avec le Somaliland, selon un reportage du Guardian.
La Turquie avait conclu un accord visant à mettre fin à la dispute amère, remontant à près d’un an, entre l’Éthiopie et la Somalie. Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a loué le pacte en le qualifiant d’« historique ».
Auparavant, la Somalie avait déclaré que les soldats éthiopiens seraient exclus de la force de maintien de la paix de l’UA mais avait accueilli la participation de l’Égypte. En août 2024, l’Égypte a conclu un accord de coopération militaire avec la Somalie lors d’une visite au Caire du président somalien Hassan Sheikh Mohamoud. Quelques mois plus tard, une conférence au sommet a réuni l’Égypte, l’Érythrée et la Somalie dans une nouvelle alliance régionale qui a exclu l’Éthiopie.
L’Égypte est en désaccord depuis longtemps avec Addis-Abeba, en particulier au sujet du grand barrage de la Renaissance éthiopienne sur le Nil Bleu qui selon elle menace son approvisionnement d’eau critique.