Le nombre de mercenaires dans les pays africains a augmenté au cours des dernières années, suivant l’exemple de l’ex-groupe Wagner de Russie. En réponse, l’Union africaine s’efforce de limiter l’impact destructeur des combattants étrangers et d’assurer leur supervision à l’aide d’un projet de convention de quarante articles et un briefing de politique sur la participation des mercenaires.
La convention, qui serait une mise à jour de celle adoptée en 1977, pourrait inclure des dispositions pour surveiller les abus des droits de l’homme commis par les mercenaires et des punitions plus sévères pour les pays qui emploient des combattants étrangers.
Pupurai Togarepi, membre du Parlement du Zimbabwe, a déclaré lors d’un débat parlementaire panafricain en juin 2024 sur la révision de la convention concernant les activités mercenaires : « Nous devons prendre position pour éradiquer ce fléau et assurer que notre souveraineté soit respectée. »
Un représentant de la Libye a souligné le besoin de se concentrer sur les mercenaires internationaux qui jouent un rôle des plus destructifs sur le continent. Salem Masoud Gnan a dit pendant le débat : « Les pays africains doivent s’unir pour rendre ces groupes impuissants et protéger leur peuple. »
Les efforts visant à contrôler les mercenaires remontent à 1977, avec la Convention de l’Organisation de l’unité africaine pour l’élimination du mercenariat en Afrique. Cette convention avertissait de la « grave menace que les activités des mercenaires présentent pour l’indépendance, la souveraineté, l’intégrité territoriale et le développement harmonieux » des pays africains. En décembre 2023, le Conseil de la paix et la sécurité de l’UA a fait appel à un réexamen de cette convention à cause du nombre croissant de mercenaires.
La Russie a joué un rôle démesuré pour exporter des mercenaires en Afrique. Au point culminant du conflit en Libye, on estimait que 20.000 combattants étrangers se trouvaient dans le pays, y compris un grand nombre de Russes. Le groupe Wagner a déployé un nombre de combattants estimé entre 5.000 et 7.000 vers les pays tels que la Centrafrique, la Libye, le Mali et le Soudan. Des rapports publiés ont déclaré que l’Africa Corps de Russie, successeur du groupe Wagner, a l’intention d’accroître ses effectifs à 20.000 combattants.
Les observateurs avertissent du potentiel de destruction de ces mercenaires.
Les auteurs d’un briefing de politique de l’Institut pour la pensée et la conversation panafricaines écrivent : « Pendant la Guerre froide, les gouvernements africains étaient en général méfiants face aux mercenaires et aux combattants étrangers. Toutefois, les élites africaines dirigeantes les invitent aujourd’hui activement et les utilisent pour consolider leur pouvoir et combattre le terrorisme, ce qui représente un changement par rapport aux pratiques du passé. Ces pratiques sous-traitent essentiellement la souveraineté de la sécurité à des combattants étrangers, sans prise de responsabilité et en offrant un déni plausible. »