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Selon un rapport, la liberté sur l’Internet s’améliore en Afrique mais des problèmes persistent

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PERSONNEL D’ADF

Après plusieurs années pendant lesquelles la Zambie avait limité les contestations en ligne, elle est devenue en 2024 un modèle pour l’amélioration de la liberté sur l’Internet, selon le plus récent rapport « Freedom on the Net » (Liberté sur l’Internet) de Freedom House.

La Zambie a enregistré la plus forte amélioration de la liberté sur l’Internet parmi les 72 pays étudiés entre la mi-2023 et la mi-2024. Sur une échelle de 0 (non libre) à 100 (libre), le score de la Zambie est passé de 59 en 2023 à 62 en 2024.

Au cours des dernières années, l’environnement en ligne de la Zambie s’est amélioré. En 2022, le gouvernement a abrogé la section 67 de la loi du Code pénal sanctionnant les personnes coupables de diffamation contre le président. En décembre 2023, les parlementaires ont adopté la loi sur l’accès à l’information qui améliore la disponibilité des informations détenues par le gouvernement.

Les analystes de Freedom House écrivent : « Il y a divers points de vue et sources indépendantes d’information dans le panorama informationnel en ligne de la Zambie. De ce fait, les plateformes des réseaux sociaux et les journalistes citoyens sont devenus d’importantes sources de diversification de l’information et les consommateurs d’actualités connaissent de plus en plus les voix diverses et parallèles des sources en ligne. »

La Zambie est classée quatrième parmi les 17 pays africains de l’étude de Freedom House ; le seul pays qualifié de « libre » est l’Afrique du Sud avec un score de 74.

En plus de la Zambie, onze autres pays sont classés « partiellement libres » : Ghana (65), Kenya (64), Tunisie (60), Angola (59), Malawi (59), Nigeria (59), Gambie (56), Maroc (54), Ouganda (53), Zimbabwe (48), Libye (43).

En fin de liste, on retrouve les pays qualifiés de « non libres » : Rwanda (36), Égypte (28), Soudan (28), Éthiopie (17).

Selon les auteurs du rapport, Freedom House a choisi les 72 pays de l’étude « pour illustrer l’amélioration et le déclin de la liberté sur l’Internet dans une variété de systèmes politiques ».

Dans l’ensemble, la liberté sur l’Internet en Afrique s’est améliorée au cours des douze derniers mois : sept pays ont enregistré des gains et six des reculs.

Alors que l’Éthiopie lutte contre les rebelles dans la région Amhara, le gouvernement a utilisé une déclaration d’état d’urgence pour limiter le service internet dans les zones de conflit jusqu’en juillet. En réduisant le flux d’information provenant de ces zones, en particulier les reportages sur les violations des droits de l’homme, le gouvernement a encouragé la propagation de la mésinformation et de la propagande.

« Les journalistes internautes emprisonnés dans les camps militaires en vertu de l’état d’urgence ont affronté des conditions inhumaines pendant leur incarcération, notamment un manque d’accès aux soins médicaux et des rapports de torture », selon Freedom House.

Alors même que la situation en ligne s’améliorait dans certains endroits, le rapport de Freedom House montre une réduction globale de la liberté sur l’Internet, pour la quatorzième année consécutive.

Bien que 5 milliards de personnes aient accès à l’Internet dans le monde, beaucoup d’entre elles font face à des restrictions et des défis :

  • 79 % vivent dans des pays où on peut être arrêté et emprisonné pour afficher un contenu que le gouvernement juge inapproprié.
  • 66 % vivent dans des pays où le gouvernement a déployé des propagandistes pro-gouvernementaux pour manipuler les discussions en ligne.
  • 48 % vivent dans des pays où le gouvernement coupe l’Internet, souvent pendant les élections ou dans les périodes de troubles sociaux.

En plus de ces problèmes, les agents en ligne ont commencé à utiliser l’intelligence artificielle pour répandre la désinformation et la propagande.

Parmi les pays africains étudiés par Freedom House, la fiabilité du réseau électrique continue à tourmenter les internautes alors que les pays tels que l’Afrique du Sud sont forcés d’imposer des pannes d’électricité ou des baisses de tension pour gérer la demande d’électricité. La Zambie par exemple affronte une réduction de son hydro-électricité (soit 80 % de ses sources d’électricité) due à la sécheresse.

La Zambie est l’un des premiers pays africains ayant adopté l’Internet. Elle a une présence en ligne depuis les années 1990. En date de décembre 2022, l’Autorité zambienne de la technologie de l’information et des communications estimait que le pays avait 11,1 millions d’internautes, soit plus de la moitié de sa population.

Alors que l’infrastructure numérique et les internautes d’Afrique continuent à augmenter, la liberté d’expression en ligne est toujours sujette à une surveillance de la part des agences gouvernementales régulatrices trop zélées. Les gouvernements du monde entier doivent s’engager à améliorer la liberté en ligne plutôt que d’imposer davantage de restrictions, ajoutent les analystes.

« Protéger la liberté d’expression exigera de fortes protections juridiques et régulatoires pour les communications numériques et l’accès à l’information », écrit Freedom House.

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