Le Dr. Ernest Bai Koroma est le quatrième président de la Sierra Leone. Voici un résumé d’un discours qu’il a prononcé le 8 mai 2013 au centre de conférences Miatta à Freetown, en Sierra Leone, à l’occasion du lancement du Fonds d’intervention en cas de catastrophe nationale.
Nous vivons dans un village global et nous faisons partie intégrante des avantages et des inconvénients qui découlent de notre appartenance à la communauté mondiale. Un défi majeur aujourd’hui est la gestion des catastrophes qui surviennent de plus en plus souvent. Des événements dans une partie du monde peuvent engendrer des catastrophes dans une autre région et cette région pourrait bien être la nôtre. D’autres peuvent nous venir en aide. Cependant, nous devons être prêts. Nous devons prendre les devants et être en première ligne dans la gestion des catastrophes de notre propre coin du village.
Pour citer les derniers chiffres de 2011 et 2012, plus de 20 personnes ont disparu dans des inondations en Sierra Leone. Nous avons vu augmenter les cas d’incendie ravageant les villages et les villes. En outre, des tempêtes ont dévasté près de 10 villes et villages au cours des deux derniers mois. Nous devons attaquer de front les problèmes posés par ces événements. Cela signifie que nous devons disposer de mécanismes nationaux et locaux de préparation aux catastrophes. En fait, même aux niveaux mondial et régional, l’accent est mis sur les aspects de prévention et d’atténuation des impacts et sur la préparation à la riposte. Au lieu de mener une approche ad hoc des catastrophes et des urgences qu’elles entraînent, nous devons baser nos stratégies sur une attitude plus proactive.
Mesdames et messieurs, mon gouvernement est déterminé à promouvoir un environnement sûr et sécurisé et nous sommes très engagés à atteindre les cinq piliers du Cadre d’action de Hyogo pour la période 2005-2015. Ce cadre appelle à accroître l’engagement politique et à créer des institutions à tous les niveaux, à identifier, évaluer et effectuer le suivi des risques pour renforcer l’alerte précoce, à utiliser les connaissances, l’éducation et l’innovation pour instaurer une culture de résistance, à intégrer la RCC (réduction des risques de catastrophes) dans les secteurs clés pour réduire les facteurs de risque sous-jacents et à renforcer la préparation à une riposte efficace. Ainsi, nous serons en mesure de réaliser ces objectifs.
Par souci de renforcer les systèmes d’alerte précoce dans le pays, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (FISCR) a introduit l’Application de secours d’urgence Trilogy (TERA) avec l’aide de la Croix-Rouge de Sierra Leone et de ses partenaires. Ce système permet à la Croix-Rouge d’envoyer directement un SMS sur les téléphones des populations en fonction de leur zone géographique afin de leur fournir des informations sur la prévention des maladies, des alertes météorologiques et/ou l’annonce de catastrophes imminentes, entre autres, ainsi que de leur donner des instructions pour sauver des vies.
TERA a été mis en place pour la première fois à Haïti dans le cadre des initiatives mises en place suite au tremblement de terre qui a eu lieu en 2010. Je m’empresse de vous dire que la Sierra Leone est le deuxième pays du monde à utiliser TERA et le premier pays d’Afrique subsaharienne. Aucun autre système d’alerte précoce n’est capable d’atteindre un grand nombre de personnes dans un laps de temps aussi court et d’une manière aussi directe et personnelle. Le FISCR lancera ce système de SMS d’urgence dans 40 pays au cours des cinq années à venir.
Mesdames et messieurs, je suis particulièrement fier de pouvoir lancer le Fonds de secours et d’intervention d’urgence en cas de catastrophe nationale. Nous fournissons le capital de départ de ce fonds. Vous recevrez les informations sur les comptes à la Banque de Sierra Leone.
Le lancement de ce fonds de départ n’est qu’une étape. Il est donc important d’assurer sa pérennité. Pour ce faire, nous devons conjuguer nos efforts. La prévision des désastres est toujours le moyen le plus approprié de gérer les catastrophes et les urgences qui s’ensuivent. Notre pays est en marche : il nous faut donc agir pour maintenir et protéger notre développement en soutenant la préparation aux catastrophes.