Les commandos sénégalais affinent leurs aptitudes de guerre de fleuve et de jungle
PERSONNEL D’ADF
Le delta du Saloum au Sénégal est une vaste région de marais salants gorgés de soleil et d’estuaires d’eau saumâtre avec des centaines d’îles.
Il abonde en faune sauvage et vertes forêts épaisses de palétuviers. Il pourrait offrir une couverture parfaite pour le type de contrebandiers et de militants que les Forces armées du Sénégal s’entraînent à chasser.
C’est là que des membres de la Compagnie des fusiliers marins commandos (COFUMACO) du Sénégal ont récemment participé à un cours de guerre de fleuve et de jungle de six semaines avec leurs partenaires, les fusiliers marins des États-Unis.
Le premier lieutenant Oumar Ndiaye, l’un des coordinateurs du programme de COFUMACO, a déclaré à ADF : « Cette formation nous intéresse beaucoup. Mon équipe et moi-même avons beaucoup appris. C’était en général des informations très utiles. »
Les commandos sénégalais ont affiné leurs aptitudes et leur tactiques sur terre et dans les eaux autour du Centre de formation tactique no. 3, près de la rive de la petite ville de Toubacouta.
Le cours a commencé en salle de classe au mois d’août, et son point culminant fut l’exercice amphibie final et la formation de clôture du 27 septembre pour honorer les accomplissements.
Le lieutenant Ndiaye a déclaré que les fusiliers marins américains avaient assisté les formateurs sénégalais et avaient rapidement fait une bonne impression lorsqu’ils avaient enseigné la planification opérationnelle en préparant une petite carte avec une grille sur une table de sable.
« C’était nouveau pour nous, a-t-il dit. Il en est de même pour la MEDEVAC [évacuation médicale] sous les tirs, et comment se retirer des tirs et sauver les blessés. Nous avons appris comment conduire une embuscade. »
« Mon équipe a beaucoup appris grâce au cran et à l’agression des fusiliers marins. Nous avons aussi pu partager des éléments militaires et culturels communs, et je crois donc que cela nous a été très utile. »
Le Corps des fusiliers marins et la COFUMACO ont une relation de près de vingt ans, focalisée sur l’amélioration de leurs capacités militaires.
Le sergent d’état-major Anthony Gomez du Corps des fusiliers marins des États-Unis, sergent de peloton d’une équipe de formation tactique auprès du détachement de fusiliers marins de l’USS Hershel « Woody » Williams, a déclaré qu’il s’agissait d’un partenariat bilatéral.
Il a dit à ADF : « La COFUMACO sénégalaise a beaucoup de courage et d’élan, ce qui donne à l’unité une excellente cohésion. Nous avons pu constater comment ils menaient les opérations terrestres et amphibies, et ils ont pu voir comment nous conduirions ces mêmes opérations. »
« Nous avons pu échanger des informations, ce qui nous a permis d’accroître nos connaissances des deux forces armées. »
Les participants ont appris comment planifier et conduire des opérations amphibies et terrestres, notamment les tactiques en terrain urbain et les formations de combat rapproché. Il y a eu plusieurs exercices de tir réel sur des champs de tir.
La formation amphibie a inclus des opérations de navire (formation de visite, abordage, fouille et saisie), la nage fluviale avec un masque et des palmes, et des pratiques de descente. Les participants se sont entraînés sur un parcours d’obstacles dans l’eau et un parcours d’endurance dans l’eau avec les palétuviers. Ils ont aussi participé à une formation de survie sur l’une des petites îles.
La COFUMACO, active dans les environnements fluviaux du Sénégal, s’entraîne pour renforcer la sécurité maritime et la stabilité sur le littoral d’Afrique de l’Ouest. Toutefois, la région est une cible de choix pour les groupes militants extrémistes, dont certains sont liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Le Sénégal n’a pas été sujet à des attaques récentes mais il a une frontière commune avec le Mali, où plusieurs groupes militants sont actifs.
C’est pourquoi le cours de guerre de fleuve et de jungle est si important, selon le sergent d’état-major Kary Marone. Ce participant de la COFUMACO a déclaré que la formation était d’autant plus utile qu’elle était difficile.
Il a dit à ADF : « Ils nous ont formé physiquement. C’était très dur mais cela nous a beaucoup aidé. Quelle que soit la difficulté de nos opérations futures, nous serons capables de les exécuter. »
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