Les drones de surface navals (DSN) deviennent de plus en plus populaires dans la lutte contre les crimes en mer, notamment la pêche illégale.
Ces véhicules, aussi appelés drones maritimes, peuvent être utilisés pour détecter les activités suspectes sans mettre en danger le personnel et peuvent être équipés de systèmes autonomes à intelligence artificielle pour collecter, traiter et transmettre les informations. Leur système de communication perfectionné permet la mise en commun transparente des données avec les centres de commandement et améliore la sensibilisation situationnelle grâce aux missions de surveillance et de reconnaissance persistantes.
Selon Engineering News, les DSN de pointe possèdent une suite de capteurs avec caméra, sonar, radar et système acoustique pour offrir aux opérateurs une image complète de l’environnement. Ils peuvent intégrer des capteurs de qualité militaire et des charges utiles modulaires.
Mike Ball, éditeur pour Defense Advancement, écrit : « De nombreux DSN possèdent aussi des capacités d’essaim, permettant à de multiples unités de travailler en collaboration. En tirant profit des communications inter-véhicules, ces plateformes peuvent exécuter des manœuvres coordonnées telles que des missions de surveillance de zone ou de recherche et sauvetage. Cette approche réseautée améliore l’efficacité opérationnelle et fournit une solution évolutive pour couvrir de vastes régions maritimes. »
Les DSN peuvent être entièrement autonomes ou télécommandés, selon leur système de navigation et les exigences de la mission. Ils sont souvent utilisés pour les patrouilles, la détection des mines, la lutte anti-sous-marine et les opérations anti-piraterie. Comparé aux vaisseaux navals traditionnels, les DSN sont en général plus petits et économes en carburant, et ils nécessitent moins de personnel, ce qui fait baisser leur coût.
En Afrique où les capacités de patrouille sont limitées, les DSN pourraient être utilisés pour observer, détecter et dissuader la pêche illégale, non déclarée et non réglementée dans les zones où les vaisseaux militaires avec équipage ne sont pas disponibles sur de longues périodes. Les données recueillies par les DSN pourraient soutenir les efforts de transparence globaux, fournir aux alliés régionaux des informations maritimes critiques et informer les autorités sur les zones sujettes à une pêche concentrée. Les DSN pourraient aussi aider à identifier les activités de pêche des vaisseaux et soutenir les opérations de recherche et sauvetage.
Guy Martin écrit pour defenceWeb : « Pour l’Afrique, l’adoption de cette technologie pourrait révolutionner la sécurité maritime en offrant des solutions économiques personnalisées pour les défis uniques du continent. À mesure que les pays africains cherchent à sécuriser leurs eaux contre les menaces en évolution, les DSN offrent une voie prometteuse pour le faire. »
Comme le note Mike Ball, les DSN contribuent aussi à la sécurité des havres et des ports grâce aux patrouilles et aux inspections régulières. Ils peuvent identifier les vaisseaux non autorisés, surveiller l’infrastructure et riposter rapidement aux menaces.
« Les DSN jouent aussi un rôle central dans les opérations multi-domaines, écrit-il. En agissant comme nœuds au sein de systèmes réseautés plus vastes, ils s’intègrent de façon transparente avec les vaisseaux, les sous-marins et les plateformes aériennes avec équipage. Cette interopérabilité assure des missions synchronisées où le flux des données traverse des ressources multiples, ce qui assure une image opérationnelle unifiée. »
La Marine nigériane a reconnu les avantages de l’emploi des DSN pour surveiller plus efficacement ses eaux, qui sont tourmentées depuis au moins vingt ans par la pêche illégale, en particulier celle pratiquée par les chalutiers industriels chinois. Ce fléau fait perdre au pays environ 70 millions de dollars par an.
L’an dernier, la Marine nigériane a acquis deux DSN SwiftSea Stalker auprès de Swiftship, un constructeur naval américain. Ces DSN devaient être utilisés dans le golfe de Guinée, le delta du Niger et la région du lac Tchad, zones où l’insécurité et les activités criminelles persistent. En Afrique du Sud, le constructeur naval Legacy Marine bâtit un DSN de 9,5 mètres qui utilise l’IA et la robotique pour naviguer. On pense que c’est le premier DSN entièrement construit et testé en Afrique du Sud.
Mike Ball écrit : « La technologie DSN évolue rapidement et les plateformes sont de plus en plus utilisées par les forces navales et les forces de défense. Les avancées en intelligence distribuée, collaboration autonome et intégration IA permettront aux DSN d’entreprendre des missions plus complexes avec une plus grande indépendance. »