Les forces de sécurité du Pount, région autonome au Nord-Est de la Somalie, ont fait d’importants progrès en vue d’éliminer l’État islamique en Somalie (ISSOM) dans la région.
Depuis novembre, les Forces de défense du Pount (PDF) se battent contre le groupe dans une campagne appelée opération Hilaac. Les milices de clan, l’unité paramilitaire régionale Darawish du Pount et la Force de police maritime du Pount participent à l’opération, qui a reconquis récemment de vastes territoires montagneux qui avaient été saisis par l’ISSOM.
À la fin avril, les Darawish ont tué plus de 40 combattants ISSOM lors d’opérations dans la zone de Togga Miiraale dans la chaîne de montagnes Cal Miskaad.
Le général Mohamed Mohamoud Faadhigo, commandant des opérations du Pount contre l’ISSOM, a déclaré à la chaîne d’actualité kényane The Eastleigh Voice : « Nos forces ont porté un coup décisif aux terroristes, en nettoyant des sites clés de commandement et recapturant un terrain stratégique. Togga Miiraale était depuis longtemps utilisé comme leur dernier refuge principal. »
Le gouvernement du Pount a signalé que l’opération Hilaac avait avancé sur 315 kilomètres, en dégageant de nombreux villages et environ 50 avant-postes dans les montagnes. Les officiels disent que les PDF ont tué plus de 150 combattants.
Le doctorant Ido Levy écrit que les succès des PDF « démontrent comment les forces locales et de la sous-région peuvent être plus efficaces que les autorités fédérales pour combattre les groupes armés non étatiques, malgré des ressources limitées ».
Selon l’Institut polonais des affaires internationales, les PDF ont environ 10.000 soldats. Leurs gains les plus récents se sont produits alors que l’ISSOM augmentait considérablement ses propres capacités en attirant des volontaires des pays africains (notamment : Algérie, Éthiopie, Libye, Maroc, Tanzanie, Tunisie) et du Moyen-Orient. On estime que ses effectifs ont atteint 600 à 1.000 combattants.
Certains combattants de l’ISSOM, par exemple les experts marocains en technologie de l’information, sont recrutés. D’autres disent qu’ils ont été enlevés après avoir reçu une offre d’emploi.
Un Marocain qui s’est échappé de l’ISSOM déclare au Washington Post : « Nous avons dû décharger les chameaux porteurs de nourriture et transporter celle-ci dans les montagnes. J’étais effrayé parce qu’il y avait quatre gardes munis de lunettes de vision nocturne. »
Dans ses offensives, l’ISSOM a attaqué les forces du Pount avec des mitrailleuses, des obus de mortier, des lance-roquettes, des kamikazes et des drones haut-de-gamme, y compris ceux équipés d’une caméra infrarouge pour les attaques de nuit.
Mohamed Mubarak, chef de la coordination de la sécurité du Pount, déclare au journal que le groupe terroriste pose des bombes sur les combattants morts ou utilise ses propres blessés pour conduire des embuscades. Il dit que les équipes d’explosif débordées de travail de la région n’ont pas souvent le temps de diffuser et d’examiner les gilets kamikazes ou les labos de fabrication de bombes. L’unité a perdu 27 membres au cours des cinq dernières années.
Le général Abdirahman Mohamed Jama, chef des Forces de police maritime du Pount, déclare que l’unité nécessite des brouilleurs de drone, des détecteurs de bombe et du matériel de vision nocturne. Il a dit au Washington Post en février dernier : « Hier, nous avons trouvé 10 [engins explosifs improvisés] sur notre route. »
Avec leurs gains contre l’ISSOM, les autorités du Pount ont promis à la fin avril d’aider à combattre les Chebabs dans la région de Shabeellaha Dhexe au Sud de la Somalie, où le groupe terroriste a enregistré des succès contre l’Armée nationale somalienne. Said Abdullahi Dani, président du Pount, déclare que les forces de la région s’ajouteront aux forces fédérales dans Shabeellaha Dhexe lorsque l’opération Hilaac prendra fin.
M. Dani a déclaré dans un reportage du site web somalien d’actualité Garowe Online : « Le Pount fait partie de la Somalie. Nous avons le devoir de contribuer à la défense et la stabilisation de la nation. »