Un groupe de Humvees a traversé un ensemble de bâtiments et s’est arrêté brusquement avec des panaches de poussière. Les soldats se sont lancés à l’unisson. Avec une coordination précise, ils ont dégagé les édifices avec des grenades assourdissantes et des fusils d’assaut qui tiraient à blanc.
La séquence d’action directe avec une équipe conjointe de forces spéciales ivoiriennes et de gardes forestiers britanniques était l’un des faits saillants de l’exercice Flintlock, qui a commencé à Jacqueville (Côte d’Ivoire) le 22 avril et a pris fin le 14 mai.
Depuis vingt ans, Flintlock améliore la préparation au combat et renforce la confiance entre les pays partenaires, pour créer un front robuste contre les menaces communes. Pour la Côte d’Ivoire, pays hôte de cette année, la menace du terrorisme joue un grand rôle et nécessite une approche collaborative aux opérations de contre-terrorisme. La Côte d’Ivoire, participant de longue date et hôte de l’exercice Flintlock pour la quatrième fois, a des frontières communes avec le Mali et le Burkina Faso au Nord, où des groupes terroristes bien organisés et soutenus par Al-Qaïda et l’État islamique lancent fréquemment des attaques.
En tant qu’hôte de Flintlock, la Côte d’Ivoire offre un leadership et une expertise pour aider à réaliser les objectifs de contre-terrorisme de la région, déclare le général de brigade Tibé Bi, commandant des forces spéciales ivoiriennes.

Avant Flintlock 25, il a dit : « Cet événement symbolise la confiance et la coopération entre nos nations dans la lutte contre les menaces contemporaines de sécurité. Seulement une approche collective et coordonnée pourra fournir des ripostes efficaces et durables. »
Plus de 500 soldats des forces spéciales originaires de 38 pays ont participé au 20ème exercice Flintlock 2025 des opérations spéciales de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique. L’exercice de cette année s’est concentré sur le renforcement de la coopération en matière de contre-terrorisme, la réponse aux crises et la sécurité régionale en Afrique de l’Ouest.
Le général de brigade Timothy Tifucro Ba-Taa-Banah des Forces armées du Ghana a déclaré que Flintlock s’était révélé utile pour les échanges d’idées, la fourniture d’encouragements mutuels et la découverte de nouvelles technologies.
Il dit à ADF : « Le fait est qu’un grand nombre d’armées africaines sont exposées à un grand nombre de variations culturelles. Et lorsque ce type d’exercice est organisé, c’est une opportunité pour constater ces différences et se dire : “Voyons comment nous pouvons améliorer l’interopérabilité et la cohésion pour lutter ensemble”. »
« Plus nous avons d’exercices multinationaux, mieux nous sommes préparés pour contrer tous les types de menace qui nous affectent collectivement, Je pense avec conviction que l’engagement des partenaires de développement existe, tout comme l’engagement des institutions bénéficiaires, et donc j’espère que nous aurons d’autres exercices. »
L’Afrique de l’Ouest était bien représentée avec la participation de douze pays : Angola, Bénin, Cameroun, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Mauritanie, Nigeria, Sénégal, Tchad et Togo. Parmi les autres forces armées participant à Flintlock 25, on compte les pays suivants : Algérie, Libye, Maroc, Somalie, Tanzanie, Tunisie et Zambie.
Les militaires ont participé à plusieurs scénarios conçus pour renforcer leurs capacités collectives de riposte aux organisations extrémistes violentes, de collaboration transfrontalière, d’assurance de la sécurité et de développement de la confiance auprès des populations civiles. Flintlock 25 a présenté une équipe de commandement multinationale pratiquant des opérations de contre-terrorisme dans les airs, sur la terre et en mer. Il a été coordonné dans un exercice de poste de commandement utilisant une mission de dessus de table qui incluait des scénarios médicaux avec un grand nombre de victimes et des pannes de communication simulées avec des défis techniques et linguistiques.
Des mentors originaires de 10 pays ont engagé plus de 125 cadets de l’École militaire préparatoire technique de Bingerville lors d’un événement civilo-militaire le 30 avril. Ils ont travaillé ensemble sur des sessions de mentorat de carrière et ont organisé un tournoi de terrain.
Flintlock 25 a aussi renforcé la mise en commun des informations entre les forces armées et les agences de police grâce à une Cellule de fusion inter-agences (CFIA), qui a conduit une formation en techniques de surveillance de scène de crime par drone et de négociation le 10 mai.
Le spécialiste opérationnel Tibor Székely de la police des Pays-Bas a déclaré à la fin de l’exercice : « La CFIA est une plateforme multinationale inter-agences conçue pour centraliser, enrichir et analyser les renseignements et les informations opérationnelles des pays partenaires. Elle agit comme plaque tournante critique pour synchroniser les efforts contre le terrorisme, menace qui transcende les frontières, les juridictions et les agences. »
« Dans l’environnement des menaces d’aujourd’hui, les renseignements exacts en temps voulu sont vitaux. Les unités militaires, en particulier les forces des opérations spéciales, offrent des capacités de réponse rapide alors que la police contribue son autorité d’investigation, ses connaissances locales et son accès à différents canaux de renseignement. »