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La RDC a des difficultés pour contrôler les opérations chinoises illégales d’extraction de l’or

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PERSONNEL D’ADF

Dans la ville de Kamituga, près des régions de denses forêts dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’extraction artisanale de l’or est une industrie importante. Des milliers d’habitants de la province du Sud-Kivu travaillent dans les grandes mines à ciel ouvert, en nourrissant le faible espoir de gagner quelques dollars dans la journée.

Les sociétés chinoises dominent l’industrie dans le pays. Tout à fait à l’opposé des petits mineurs, les sociétés chinoises suivent une approche plus industrielle aux opérations de mines d’or en utilisant des machines lourdes, notamment des pelles mécaniques et des dragues remorquées par bateau.

« [Nous] n’avons pas ces moyens », déclare Félicien Mikalano, président d’une association locale de mineurs artisanaux, à l’Agence France-Presse.

Selon les lois minières de la RDC, les étrangers ne sont pas autorisés à pratiquer l’extraction artisanale, mais les sociétés chinoises établissent des partenariats avec des coopératives locales pour contourner l’interdiction et éviter de payer des impôts fédéraux.

Les habitants et le gouvernement du Congo sont frustrés par les sociétés chinoises d’extraction d’or qui agissent illégalement dans l’Est, en dégradant l’environnement et abusant les droits des mineurs africains. L’impact des opérations minières chinoises de grande échelle sur l’environnement est dévastateur, car elles polluent les sources d’eau des communautés avec des produits chimiques toxiques tels que le cyanure et le mercure. Le dragage des fleuves endommage aussi la qualité de l’eau et fait diminuer les stocks de poissons.

De vastes zones sont en fait détruites par les mines. La terre fertile des forêts et autre vie végétale devient aride. Un site minier du Sud-Kivu qui avait commencé ses opérations en 2019 près de Kitumba a perdu environ 82 hectares de couvert végétal en date de juin 2023, selon l’organisme de conservation des gorilles sans but lucratif Berggorilla & Regenwald Direkthilfe.

La production d’or au Sud-Kivu est passée de 42 kg en 2022 à plus de 5.000 kg en 2023. Elle représente approximativement le sixième de la production officielle nationale. Toutefois, les exportations d’or en RDC sont systématiquement sous-déclarées car plusieurs tonnes passent en contrebande vers les pays voisins à l’Est pour entrer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Des centaines de sociétés étrangères, la plupart appartenant à la Chine, sont engagées dans l’extraction de l’or au Sud-Kivu. Les autorités locales déclarent que ces sociétés ne possèdent pas de permis d’exploitation, ne rapportent pas leurs bénéfices et engagent des gardes armés qui tiennent à distance les responsables gouvernementaux et les journalistes.

L’inspecteur Ghislain Chivundu Mutalemba déclare à l’AFP : « Il est difficile de surveiller ces sociétés. Les partenaires chinois conduisent l’extraction [et] les coopératives vendent le produit sur le marché. Nous ne connaissons pas le pourcentage pris par les Chinois ou la quantité produite. »

Parmi les mineurs locaux, il y a des enfants qui travaillent pendant de longues heures dans des conditions dangereuses et donnent les quelques grammes d’or qu’ils trouvent aux propriétaires des mines qui les vendent aux négociants. Bien que les salaires des mineurs soient incertains, les autorités locales ont dit qu’ils étaient bien inférieurs au cours mondial de l’or.

Les communautés du Sud-Kivu se plaignent qu’elles obtiennent peu d’avantages, ou n’en obtiennent pas du tout, auprès de l’industrie minière.

Deogratias Mutekulwa déclare à l’AFP : « Nous autres les mineurs sont très mécontents parce que nous extrayons les minerais et cela nous tue, mais nous ne constatons aucun bénéfice pour la société, pas seulement ici à Kamituga mais dans tout le pays, partout au Congo. Nous ne voyons pas comment les minerais contribuent au développement. »

En juillet, le gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki du Sud-Kivu a suspendu toutes les activités minières « illégales » dans la province et ordonné aux sociétés et aux opérateurs de partir des sites miniers. Il dit qu’il a pris cette décision à cause des « désordres provoqués par les opérateurs des mines », ainsi que du besoin d’améliorer « la traçabilité de la production du minerai dans ces sites ».

Il déclare dans une interview de l’AFP : « Selon des enquêtes, ces sociétés minent chacune au moins 100 kg d’or par mois. Tout cet or ne vient pas par ici. Il passe directement par le Rwanda. »

Kizito Pakabomba, ministre congolais des Mines, a déclaré récemment que la RDC souhaitait faire des « choix stratégiques » concernant les sociétés qui exploitent les mines du pays. Elle recherche de nouveaux investisseurs en essayant de changer une industrie qui est en ce moment dominée par la Chine. Il mentionne la décision prise par la RDC en août pour stopper la vente proposée d’une société minière congolaise de cuivre et de cobalt appelée Chemaf Resources à la société chinoise Norin Mining, en disant que si Chemaf continue à souhaiter un changement de propriétaire, « nous considérerons avec eux les différentes options qui pourraient être choisies ».

Selon un article publié sur Bloomberg le 9 octobre, il a déclaré dans une interview : « [Nous voulons] attirer de meilleurs investisseurs, plus d’investisseurs et des investisseurs diversifiés. »

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