Une force de l’Union africaine prend forme pour remplacer l’Atmis
PERSONNEL D’ADF
Des détails ont été fournis sur la nouvelle mission de maintien de la paix qui remplacera la force multilatérale actuelle de l’Union africaine en Somalie (Atmis) lorsque cette dernière mettra fin à ses opérations à la fin de cette année.
Le 1er août, l’UA a adopté un concept stratégique des opérations pour sa mission de soutien et de stabilisation en Somalie (AUSSOM) et l’a transmis au Conseil de sécurité des Nations unies, qui a donné son approbation le 12 août.
« La mission de suivi aura jusqu’à 11.911 personnes, y compris 85 civils et 680 policiers, déployés dans quatre secteurs géographiques », selon le site web indépendant de presse Security Council Report. « La mission sera déployée à partir du 1er janvier 2025 et transmettra graduellement les responsabilités de sécurité aux forces de sécurité somaliennes et retirera son personnel au plus tard à la fin 2028. »
Les objectifs de sécurité de la nouvelle mission sont une continuation du mandat de l’Atmis. L’AUSSOM priorisera les opérations de contre-terrorisme contre le groupe terroriste des chebabs, le développement des capacités des forces de sécurité somaliennes et la promotion du dialogue politique et de la réconciliation.
La mission cherche à se concentrer sur les mesures de pacification, pour laisser au gouvernement somalien la tâche de développer les institutions d’état avec ses partenaires internationaux.
L’Égypte et Djibouti ont promis d’envoyer des soldats pour l’AUSSOM ; les forces égyptiennes pourraient potentiellement remplacer 3.000 soldats éthiopiens déployés en Somalie avec l’Atmis.
La Somalie a menacé d’expulser les soldats éthiopiens à cause de sa querelle diplomatique concernant le plan éthiopien d’accès à la mer Rouge qui fournirait une reconnaissance internationale à la région sécessionniste du Somaliland.
Le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre a déclaré le 22 août à Mogadiscio dans un forum de discussion : « Si l’Éthiopie ne révoque pas le [protocole d’accord] avec le Somaliland, ses forces ne feront pas partie de l’opération future. Si elles restent, ce ne sera pas en vertu du mandat de l’Union africaine. »
On continue aussi à craindre que le retrait en cours des soldats de l’Atmis ne produise des lacunes dans le maintien à long terme des Forces armées somaliennes (SAF). Dans un rapport récent, Balqiis Insights basé à Mogadiscio avertit que les défis financiers et logistiques continuent à saper les efforts de l’UA visant à améliorer les aptitudes des SAF.
Selon le rapport, « le succès dépendra de la façon dont est comblé l’écart entre l’ambition d’autonomie de la Somalie et les réalités pratiques des défis de sécurité existants ».
Les chebabs, affiliés à Al-Qaïda, et le groupe du Nord de la Somalie lié à l’État islamique représentent des menaces pour le pays et la corne de l’Afrique. Ces deux groupes sont bien financés et contrôlent de vastes territoires.
« Les chebabs en particulier conservent un contrôle important des territoires ruraux et continuent à lancer des attaques meurtrières dans les centres urbains », déclare le rapport.
Les critiques tels que le commentateur somalien Suleiman Walhad pensent que l’UA a laissé tomber en grande mesure la Somalie et préfèrent une approche plus directe avec un financement international pour que la Somalie assure sa propre sécurité.
Dans un éditorial du 9 août pour le site web d’actualités Eurasia Review, il écrit : « Ce n’est pas vrai de dire que la Somalie nécessite des forces étrangères pour assurer la paix et la stabilité. Elle nécessite un processus de réconciliation nationale pour que ses clans bâtissent une paix entre eux, à la manière somalienne. »
En opposition, Fauziya Ali, fondatrice et présidente de l’organisme de défense des droits Women in International Security Horn of Africa, pense que l’approche de l’UA évolue de façon positive.
Dans un article du 27 août pour le site web régional DiploBrief, elle écrit : « Cette nouvelle mission promet une approche plus intégrée et holistique au maintien de la paix et à la stabilisation en Somalie. Elle a pour but de tirer profit des gains obtenus par l’AMISOM et l’Atmis, tout en traitant les lacunes identifiées pendant la phase de transition qui vient de prendre fin. »
« Les parties prenantes somaliennes devraient participer activement à façonner la stratégie de la mission pour assurer qu’elle s’aligne sur les priorités nationales et encourage la stabilité à long terme dans cette nation tourmentée. »
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