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Les victoires des RSF sur le champ de bataille leur donnent le contrôle de certaines régions cruciales du Soudan

PERSONNEL D’ADF

Depuis son début en avril 2023, la guerre entre les deux généraux principaux du Soudan se caractérise par l’avancée incessante et essentiellement sans opposition des combattants des Forces de soutien rapide (RSF), pour placer de plus en plus de terrain sous le contrôle de cette force paramilitaire.

Les Forces armées soudanaises (SAF) et leurs milices alliées continuent à occuper un territoire dans le Nord et l’Est du pays, mais une grande partie des zones les plus importantes, depuis les mines d’or à l’Ouest jusqu’aux terres arables à l’Est et une portion importante de la région de la capitale, est maintenant occupée par les RSF.

Les victoires des RSF dans des lieux tels qu’Al-Fulah, capitale du Kordofan-Oriental, ont donné à la milice l’accès à des bases des SAF, en plus des armes et autre équipement qu’elles contiennent. Le Kordofan-Oriental est aussi le lieu du plus grand gisement pétrolier du Soudan.

Les conquêtes des RSF se sont accompagnées de brutalité extrême. Les résidents de l’État d’Al-Jazirah, qui a été conquis par les RSF en décembre 2023, signalent que les RSF ont assassiné des centaines de civils, pillé les maisons, volé les véhicules, attaqué les cultivateurs et violé collectivement les femmes.

Les attaques contre les civils dans la région du Darfour ont pris pour cible les populations non arabes, dont beaucoup avaient subi vingt ans auparavant des attaques génocidaires perpétrées par les Janjawids, prédécesseurs des RSF.

« Où qu’elles aillent pour saisir le contrôle, les RSF ne gouvernent pas », déclare Alan Boswell de l’International Crisis Group à Al Jazeera.

Le général Mohamed Hamdan Dogolo alias « Hemeti », chef des RSF, blâme des éléments dévoyés de ses forces pour la violence contre les civils dans les territoires qu’il contrôle. Toutefois, l’analyste Amgad Fareid Eltayeb déclare à Al Jazeera qu’il semblerait que le commandement central de Hemeti ait perdu le contrôle des divers groupes de combattants des RSF.

En mars, Hemeti a pris la décision inhabituelle de créer une autorité civile pour gouverner le territoire des RSF à Al-Jazirah. Les analystes déclarent que ceci pourrait annoncer des plans plus vastes pour la mise en œuvre par Hemeti d’une division du Soudan, semblable à celle de la Libye, en particulier s’il réussit à conquérir El Fasher dans le Darfour du Nord, ville qui reste entre les mains des SAF.

L’analyste soudanais Elbashir Idris déclare à Al Jazeera : « El Fasher est la dernière capitale d’état du Darfour qui n’est pas entre les mains des Forces de soutien rapide. Lorsqu’elle sera saisie, ou si elle est saisie, par les Forces de soutien rapide, ces dernières essaieront essentiellement de revendiquer l’établissement d’un gouvernement indépendant là-bas, comme l’a fait [le maréchal] Haftar en Libye. »

Avec l’aide des drones iraniens, les SAF ont réussi à reconquérir certaines parties d’Omdourman, notamment le quartier abritant les studios de la société nationale de diffusion, et de se maintenir à El Fasher, la capitale assiégée du Darfour du Nord. Au cours des dernières semaines, les SAF et les RSF se sont disputées le contrôle des zones clés de l’État de Sannar, dans l’Est du pays, où se trouvent des terres arables cruciales du Soudan.

Les forces des SAF ont conduit des arrestations en masse de jeunes hommes dans le Nil Bleu, à Al-Qadarif et dans les zones de l’État de Sannar qu’elles contrôlent, sous prétexte d’éliminer des cellules dormantes affiliées aux RSF. Beaucoup de ces jeunes proviennent du Darfour, foyer et zone principale de recrutement des RSF. Certains des détenus ont travaillé dans des installations de santé ou des groupes communautaires contre la guerre, appelés comités de résistance.

« Les défenseurs de l’armée, dans leur désespoir d’expliquer les gains rapides des RSF et les pertes militaires, ont eu recours à la dénonciation des prétendues “cellules dormantes” partisanes des RSF comme bouc émissaires dans les zones contrôlées par l’armée », ont récemment écrit les analystes du Sudan War Monitor.

En novembre 2023, le général Abdel Fattah al-Burhan, chef des SAF et président de facto du pays, a accusé les RSF de saisir des territoires pour gagner un avantage dans les négociations de cessez-le-feu. Alors que les RSF continuent à gagner du terrain aux dépens des SAF, le général Burhan refuse d’engager des pourparlers de paix.

L’analyste Hamid Khalafallah déclare que le général et les SAF pourraient atteindre la limite du possible pour contrer les avancées des RSF. La reconquête des studios de diffusion d’Omdourman pourrait bien être à l’avenir la plus grande victoire des SAF, selon lui.

« Je ne suis pas certain qu’ils aient la capacité de faire beaucoup plus, dit-il à Al Jazeera. L’immeuble de radiotélévision est formidable pour eux, mais ce n’est pas une ville. »

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