Le ministère des Pêches de Madagascar refuse d’émettre des licences pour une société chinoise
PERSONNEL D’ADF
Une société de pêche chinoise détenant depuis cinq ans le droit de pêcher les crevettes à Madagascar a dû cesser cette année d’utiliser ses bateaux car elle n’a pas de licence de pêche au chalut.
La société appelée Mada Fishery possède des antécédents douteux. Auparavant, trois de ses huit bateaux à Madagascar avaient été accusés d’enfreindre les lois de la pêche en Afrique de l’Ouest, selon l’Environmental Justice Foundation (EJF, Fondation pour la justice environnementale).
Steve Trent, président-directeur général de l’EJF, a déclaré à Mongabay : « En date du 4 novembre 2020, les vaisseaux ont été interceptés par la marine gambienne, le département gambien des Pêches et Sea Shepherd. Ils ont conclu que les chalutiers pêchaient dans des eaux protégées et réservées exclusivement aux pêcheurs gambiens de petite échelle. »
Deux des chalutiers, les Gorde 105 et Gorde 107, utilisaient aussi des doubles filets, une infraction à la loi gambienne selon M. Trent. Le troisième chalutier s’appelle le Gorde 106. Le Gorde 108, qui se trouve actuellement à Madagascar, a aussi des antécédents de violation des règlements de pêche.
Selon le droit malgache, les navires possédant des antécédents de pêche illégale ne devraient pas être autorisés à pêcher dans les eaux de l’île, jusqu’à ce qu’une preuve de changement de propriétaire existe. La question de savoir si cela s’est produit reste incertaine.
Une investigation de l’EJF a découvert que les numéros d’identification et les noms de société de quatre navires n’étaient pas valides sur les certificats d’enregistrement des navires de Chine, et que les codes des navires semblaient inexacts.
L’EJF a applaudi la décision de Paubert Mahatante, ministre des Pêches et de l’Économie des océans de Madagascar, de ne pas émettre de licence aux navires.
« En plus de mettre en places des mesures de transparence clés, il est crucial de refuser d’émettre des licences de pêche aux vaisseaux ayant des antécédents de pêche illégale afin de protéger notre océan, a déclaré M. Trent sur le site web de l’EJF. On ne peut pas exagérer la menace que ces opérateurs posent pour les écosystèmes de notre océan et les communautés côtières, et le temps est venu pour agir afin de protéger les animaux marins et la sécurité alimentaire des résidents. »
Si l’appartenance des vaisseaux a changé, ces vaisseaux pourront obtenir une licence.
« Ce serait le cas s’ils respectent les lois et la réglementation existantes, déclare M. Mahatante à Mongabay. Selon les lois et la réglementation malgaches, nous pouvons émettre des licences du moment qu’ils respectent nos lois. Ils peuvent faire demande pour des licences de pêche puisqu’ils détiennent le droit de pêcher qu’ils ont acheté. »
M. Mahatante a été nommé en 2021. Quelques semaines plus tard, Madagascar a rejoint la FiTI (Initiative de transparence des pêches), qui œuvre pour améliorer la pêche grâce à une meilleure transparence.
Cette année, la transparence des pêches malgaches sera assistée aussi par le programme Ecofish financé par l’Europe, qui fournira un navire patrouilleur.
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