La CEDEAO préconise vivement la coopération pour mettre fin à la pêche illégale
PERSONNEL D’ADF
Les officiels d’Afrique de l’Ouest déclarent que le fléau de la pêche illégale peut être combattu uniquement par un front régional uni. Ils font appel à une meilleure coopération entre la gestion de la pêche, les patrouilles et le maintien de l’ordre dans le golfe de Guinée.
Amadou Tall, directeur d’un programme de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) visant à améliorer la gouvernance de la pêche en Afrique de l’Ouest, a soumis une demande pour une plus grande coopération en décembre à la fin d’une conférence annuelle du Comité de pêche centre-Ouest du golfe de Guinée (CPCO).
La coopération dans la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) réduirait les coûts liés à la sécurité maritime si tous les pays mettaient en commun leurs ressources.
« Vous ne pouvez pas patrouiller tout seul pour combattre l’INN », a déclaré Amadou Tall dans un reportage du journal ghanéen Daily Graphic, en ajoutant que le Ghana pourrait diriger l’effort.
Les pays membres du CPCO sont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Liberia, le Nigeria et le Togo. Ces pays ont créé le comité pour promouvoir et améliorer la coopération liée à la gestion des pêches et la durabilité des stocks de poissons.
Les organismes de pêche régionaux « peuvent jouer un rôle important pour promouvoir la sensibilisation et les pratiques de gestion de pêche durables à long terme lorsque la coopération internationale est requise », a dit Amadou Tall dans le reportage de Daily Graphic.
Seulement en Afrique de l’Ouest, la pêche INN fait perdre aux états côtiers 2,3 milliards de dollars par an et a contribué à la perte de 300.000 emplois.
Au cours des cinquante dernières années, l’Afrique a perdu plus de 200 milliards de dollars à cause de la pêche illégale pratiquée par des navires liés aux pays étrangers, selon le quotidien nigérian Blueprint. La pêche illégale est généralisée en Afrique de l’Ouest, à tel point qu’un rapport des Nations unies estime qu’elle représente entre 40 et 65 % de la prise légale signalée.
Pendant la conférence, le secrétaire général du CPCO Séraphin Dedi Nadje a déclaré que le comité établissait une base de données sur le secteur des pêches en Afrique de l’Ouest pour aider à aviser les politiques et les décisions.
M. Dedi Nadje a aussi exhorté les états membres à prendre au sérieux les craintes de la pêche artisanale et de faire plus attention au secteur de l’aquaculture, ces deux secteurs étant importants pour améliorer la sécurité alimentaire et les emplois et pour développer l’économie des pays.
Kofi Agbogah, directeur de l’organisation non gouvernementale ghanéenne Hen Mpoano qui fournit un soutien technique, stratégique et développemental aux communautés côtières, a intervenu à la conférence et a exhorté le CPCO à continuer à surveiller et à signaler l’évolution de la dynamique des pratiques de pêche INN.
Des liens avec la piraterie
En plus de voler la nourriture et les revenus des pays d’Afrique de l’Ouest, la pêche INN a été liée à des attaques de pirate dans le golfe de Guinée.
En 2020, le golfe de Guinée a enregistré plus de 95 % de tous les enlèvements en mer dans le monde, selon le Bureau international maritime. Bien qu’en 2021 les incidents mondiaux de piraterie aient baissé à leurs plus bas niveaux depuis 18 ans, le golfe de Guinée est toujours le lieu où se produisent presque tous les enlèvements.
Lors d’une conférence maritime au sommet en mai, l’ambassadeur danois au Nigeria Jesper Kamp a caractérisé le problème de « très sombre ».
« Dans une grande mesure, les pirates changent leurs activités pour se concentrer sur les enlèvements contre rançon et les assauts deviennent mieux coordonnés avec les pirates qui abordent les navires et, lors d’un incident… ils ont même pu pénétrer dans la citadelle embarquée, pratique inhabituelle pour les attaques de pirate de la région », a déclaré M. Kamp dans un rapport sur le site web nigérian thisdaylive.com.
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