Un projet d’Afrique du Sud exhorte les piétons à s’arrêter pour un rinçage
PERSONNEL D’ADF
Dans la lutte de l’Afrique du Sud pour enrayer la propagation du Covid-19, les armes les plus simples, c’est-à-dire l’eau et le savon, peuvent être les plus efficaces.
C’est pourquoi l’Unicef, aidée par l’Agence américaine pour le développement international, construit 150 postes publics de lavage des mains dans le pays. Le programme a débuté dans le township d’Alexandra dans la partie Nord de Johannesbourg et s’est rapidement élargi pour inclure des communautés dans les provinces du Cap-du-Nord, du Nord-Ouest et du KwaZulu Natal.
Dans l’ensemble, déclare le gouvernement d’Afrique du Sud, environ 90 % des Sud-Africains ont accès à l’eau propre, qu’elle soit amenée par tuyau chez eux ou qu’elle provienne d’une fontaine publique à proximité. Mais la disponibilité dépend en grande mesure du lieu où les gens vivent.
Les ressources d’eau sont presque universelles dans les provinces du Cap-Occidental et du Gauteng, où se trouvent les deux plus grandes villes du pays. Mais moins de 75 % des habitants de la province rurale du Limpopo bénéficient d’un tel accès. Et dans les très grandes villes telles que Johannesbourg, la disponibilité peut varier fortement.
L’Unicef travaille avec Envirosan et World Vision South Africa pour installer des postes de lavage des mains et pour communiquer l’importance de se laver les mains pour protéger les gens contre le Covid-19.
Dorcas Mohlasedi vit avec ses quatre enfants à Stjwela (Alexandra), près de l’un de ces nouveaux postes de lavage des mains. Avant l’épidémie de coronavirus, environ 7.000 personnes faisaient la queue pendant longtemps pour utiliser l’unique fontaine publique de sa communauté. Le nouveau poste permet plus facilement, à elle et à ses enfants, de rester propres et de combattre le virus.
« C’est bien mieux maintenant », déclare-t-elle.
Le projet s’inscrit dans le cadre du programme en cours d’Afrique du Sud, lancé en 2016, pour augmenter la fréquence de lavage des mains afin d’empêcher les maladies contagieuses telles que la diarrhée et, aujourd’hui, le Covid-19.
« Le lavage des mains avec du savon s’est révélé être le moyen le plus efficace de prévenir… les maladies associées à l’hygiène grâce aux comportements automatiques dans les foyers, les écoles et les communautés », avait écrit le Dr Aaron Motsoaledi, à l’époque ministre de la Santé (et aujourd’hui ministre des Affaires intérieures), dans la préface du plan national de lavage des mains. « Le lavage des mains avec du savon offre l’opportunité d’avoir un impact réel. »
En date du 10 août, l’Afrique du Sud a signalé plus de 560.000 cas positifs de Covid-19 et plus de 10.600 décès depuis l’arrivée du virus en début d’année. C’est l’un des pays les plus frappés du monde. La situation de l’Afrique du Sud est compliquée par une population qui est aussi frappée par le VIH, la tuberculose et d’autres problèmes de santé qui peuvent accroître les risques d’exposition au Covid-19.
Des recherches montrent que la simple utilisation de l’eau et du savon est une combinaison mortelle pour le Covid-19. Le savon réagit chimiquement avec l’extérieur du virus, en le rompant et ensuite en renfermant les particules pour qu’elles soient rincées par l’eau. L’eau et le savon offrent l’avantage supplémentaire d’éliminer les impuretés et la graisse qui peuvent cacher le virus.
Les désinfectants pour les mains à base d’alcool peuvent aussi détruire le virus s’ils sont utilisés correctement, mais ils peuvent laisser les particules sur les mains.
« Le coronavirus a déjà souligné que l’eau saine et le système sanitaire sont essentiels pour protéger la vie humaine pendant toutes les épidémies de maladies infectieuses », déclare Inga Jacobs-Mata, représentante sud-africaine de l’Institut international de gestion de l’eau, groupe de recherche sans but lucratif, à Reuters.
Dans le cadre du programme de lavage des mains, l’Unicef travaille avec les municipalités locales et avec le service des eaux pour identifier les sites des communautés défavorisées et obtenir un engagement visant à assurer l’approvisionnement en eau et en savon. L’Unicef demande aux responsables locaux d’acquérir les postes pour assurer qu’ils soient protégés et entretenus. Selon le programme de l’Unicef, l’emplacement de chaque poste de lavage des mains est précisé au centre de commandement des eaux et du système sanitaire (qui fait partie du centre de commandement national pour le Covid-19) et les municipalités locales décident si elles adopteront le site.
« Cela veut dire que la municipalité est maintenant responsable pour réapprovisionner les postes de lavage des mains avec des camions d’eau », déclare Toby Fricker, chef des communications et des partenariats pour UNICEF South Africa, à ADF. « Les postes de lavage des mains sont une partie cruciale de la réponse d’urgence pour aider à enrayer la propagation du Covid-19, mais ils ne sont pas une solution parfaite à long terme. »
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