PERSONNEL D’ADF
Le succès de la réponse du Rwanda au Covid-19, soulignée par des interventions de haute technologie, a suscité des louanges mondiales.
Selon les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, le pays avait enregistré 5 décès et 1.689 cas positifs de Covid-19 en date du 22 juillet. Ce succès est dû largement aux 225.652 tests de dépistage qui ont été effectués.
Le Rwanda a agi rapidement. Début mars, sur recommandation de la force opérationnelle du Covid-19, les responsables ont suspendu les vols aériens vers certains pays parmi les plus frappés, installé des caméras thermiques à l’aéroport international de Kigali et placé dans les lieux publics affairés des postes de lavage des mains et des désinfectants, dont l’utilisation est exigée avant de prendre le bus. Le Dr Édouard Ngirente, Premier ministre, a exhorté les habitants à éviter les salutations traditionnelles.
« Nous exhortons tout le monde à éviter en particulier de se serrer la main et d’avoir des contacts physiques étroits, par exemple en s’embrassant », selon une déclaration.
Le 20 mars, le Rwanda est devenu le premier pays de l’Afrique subsaharienne à ordonner un confinement total. Dans la première phase, le gouvernement prit note du non-respect des mesures préventives telles que le port du masque, la distanciation sociale, le lavage des mains et le confinement chez soi.
La police nationale utilisa des drones équipés de caméras à haute définition pour déceler les contrevenants et des haut-parleurs pour diffuser les consignes et les messages de sensibilisation.
« (Il y a) des incidents isolés injustifiés concernant des entrepreneurs égoïstes qui sont délibérément négligents », déclare John Bosco Kabera, porte-parole de la police nationale du Rwanda, au New Times. « Nous ne souhaitons pas punir ou détenir qui que ce soit. Toutefois, nous devons mettre en application les directives. »
Le gouvernement a fourni gratuitement des tests de dépistage, des recherches de contacts et des traitements, tout en conduisant des briefings quotidiens.
Parmi les autres approches de haute technologie du Rwanda, on compte : les drones ailés qui livrent les tests de dépistage et les fournitures aux centres sanitaires ruraux sur une distance jusqu’à 80 kilomètres ; l’autorité rwandaise de réglementation des services publics qui assure le suivi des patients positifs du Covid-19 et de tous ceux qui sont entrés en contact avec eux, à l’aide d’une recherche des contacts cellulaire nationale ; l’adoption par les responsables du dépistage à modélisation mathématique pour profiter du mieux possible des ressources de test tout en accroissant la collecte des données ; et la renonciation par le gouvernement des charges mobiles pour dissuader les habitants d’utiliser l’argent comptant.
Le Programme des Nations unies pour le développement a fait don de 5 robots anti-épidémie qui ont été déployés le 19 mai. Quatre ont été affectés à deux centres de traitement et le cinquième a été envoyé à l’aéroport international de Kigali.
Les robots interfacent avec les foules, demandent aux gens d’ajuster leur masque facial, peuvent prendre la température d’un maximum de 150 personnes par minute et recueillent des données pour permettre aux professionnels de la santé de déployer leurs interventions et leurs ressources. Dans les centres de traitement, ils livrent les médicaments et la nourriture aux patients, ce qui réduit l’exposition des professionnels de la santé aux patients malades.
Dans l’ensemble, le Rwanda a soigneusement planifié et innové pour enrayer la propagation du virus.
Les résultats sur le terrain sont probants. Les confinements ont disparu depuis longtemps, le tourisme est de retour, les hôtels peuvent organiser des conférences et l’ouverture de l’aéroport international de Kigali est prévue pour le 1er août.
« Je dirais que nous savons aujourd’hui comment gérer le Covid-19 mieux que lorsque nous avions constaté le premier cas positif ici », déclare le Dr Sabin Nsanzimana, directeur général du centre biomédical du Rwanda, à Kigali Today. « Nous avons pu déterminer comment la dynamique du virus peut changer. »
« Notre capacité de dépistage et de confinement s’est aussi énormément améliorée. Nous sommes prêts à assurer que les vols d’avion n’amènent pas d’infections supplémentaires, comme c’était le cas lorsque la pandémie s’était déclarée. »