PERSONNEL D’ADF
L’Ouganda, dont la population s’élève à plus de 45 millions, n’a enregistré aucun décès provoqué par le Covid-19, maladie causée par le nouveau coronavirus.
Les experts de la santé publique déclarent que l’expérience acquise par le pays dans sa lutte contre d’autres épidémies virales récentes, notamment la maladie à virus Marburg, l’Ebola, la fièvre jaune, la rougeole et la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, l’ont aidé à limiter la propagation du Covid-19, qui a infecté moins de 700 Ougandais. Plus de 200 des Ougandais infectés par la maladie se sont rétablis.
Dans le monde, plus de 420.000 personnes ont trouvé la mort à cause du Covid-19. L’Ouganda a mis en pratique son expérience acquise avec les épidémies virales après la confirmation du premier cas positif de coronavirus en mars.
« La lutte contre le Covid a nécessité la sagacité, l’intelligence et un bon raisonnement », déclare à la société de diffusion nationale NBS Television le Dr Monica Musenero, conseillère présidentielle pour le Covid-19. « Il faut se concentrer et dire : “ce virus a un certain type de comportement et voici ce qui va se produire selon moi ”, puis utiliser toute l’expérience et le bon jugement qui avaient été acquis précédemment. »
La première personne diagnostiquée positive pour le Covid-19 en Ouganda était un résident de Kampala qui revenait de Dubaï (Émirats arabes unis). Sa température était élevée lors d’un test de dépistage effectué à l’aéroport international d’Entebbe. Plus de 100 personnes avaient voyagé dans le même avion et les responsables de la santé ont agi rapidement pour récupérer le manifeste des passagers et recueillir les passeports de tous les voyageurs. Toutes les personnes à bord ont été sujettes à une quarantaine dans le cadre des efforts de recherche des contacts.
Puis, des équipes de surveillance de la santé ont été activées dans tous les postes frontières et des scanners de température ont été installés à l’aéroport d’Entebbe.
Le pays a décidé de fermer toutes les écoles publiques et privées, ainsi que toutes les universités et autres établissements d’enseignement supérieur. En plus d’imposer des mesures de distanciation sociale, le gouvernement a décrété un couvre-feu à partir de 19h00 dans l’ensemble du pays ; il a interdit les rencontres publiques et fermé les frontières, en permettant seulement aux avions, camions et trains cargo de les franchir.
« Nous avons simplement pu le contrôler en étudiant les données scientifiques, en apprenant ses points sensibles et ses points faibles, et en faisant cela en temps opportun, parce que nous ne devions pas attendre », a déclaré le président ougandais Yoweri Museveni à NBS Television.
Grâce à son expérience acquise avec les autres épidémies récentes, l’Ouganda a aussi augmenté sa capacité de préparation et de test rapide des échantillons de différentes maladies virales à l’Uganda Virus Research Institute. L’institut peut aujourd’hui conduire environ 520 tests de dépistage par jour, et possède la capacité d’en conduire davantage.
Les chercheurs de l’université ougandaise Makerere et les ingénieurs de Kiira Motors se sont récemment associés pour produire un respirateur économique appelé Bulamu, qui est conçu pour permettre la survie des patients atteints du Covid-19 ou d’autres maladies. Les respirateurs seront installés dans des centres médicaux partout dans le pays.
« Je suis fière des innovations ougandaises qui offrent des solutions locales à nos problèmes quotidiens », a déclaré la ministre de la Santé Jane Ruth Aceng à Uganda Update News.
En juin, le ministère de la Santé de l’Ouganda a annoncé qu’il distribuerait 30 millions de masques de protection dans tout le pays, alors que les restrictions de confinement étaient relâchées. Les 750.000 premiers masques ont été distribués dans les districts d’Adjumani, Amuru, Kyotera et Rakai, où il existe un risque élevé d’importation de la maladie en provenance des pays voisins. Il est obligatoire de porter un masque en public.
« Continuons à nous adapter, déclare le Dr Musenero. Le masque est le passeport de la liberté et des mouvements, ce qui nous permet de travailler. »