PERSONNEL D’ADF
Le 1er juin, lorsque l’Afrique du Sud commença à relâcher ses restrictions concernant le Covid 19, il est estimé que 8 millions de personnes retournèrent à leur travail, ce qui fit planer le spectre d’une propagation encore plus forte du nouveau coronavirus dans le pays africain le plus affecté.
Pour contrer ce fléau, le ministre de la Santé Zweli Mkhize demande à tous les habitants du pays de se couvrir le visage en public. Le gouvernement exige aussi que toutes les entreprises fournissent à chaque employé deux masques faciaux. Résultat : la demande d’équipement de protection est forte.
En réponse, les entreprises accélèrent leur production de masques, protections du visage et autres types d’équipement de protection individuelle (EPI).
En annonçant le relâchement des restrictions, le ministre du Commerce et de l’Industrie Ebrahim Patel a applaudi l’ingéniosité des Sud-Africains lorsqu’il a indiqué que le gouvernement estimait que l’industrie fabriquerait 31 millions de masques de protection par mois à compter de la fin juin.
« C’est une production quotidienne d’un million de masques, du lundi au dimanche, qui sortiront des chaînes de fabrication », a déclaré M. Patel lors de la réunion du 29 mai pour annoncer la nouvelle stratégie du Covid-19. Au moment de cette annonce, les responsables signalaient près de 30.000 cas positifs de Covid-19, chiffre qui était en augmentation, et la majorité de ces cas étaient situés dans la province du Cap-Occidental.
Avec la réouverture de l’économie, certains prédisent des risques potentiels. Les masques N95 sont requis pour les employés du secteur des mines du pays, déclare à thisisafrica.net Ben Smith, copropriétaire de Greenline Respiratory Masks, un fabriquant du modèle N95. Un masque N95 se conforme à des normes élevées de filtration d’air : il filtre au moins 95 % des particules aériennes. De tels masques ne sont pas conçus pour durer indéfiniment.
La réouverture des mines fera pression sur les approvisionnements de N95 à la disposition des professionnels de la santé, selon M. Smith. En réponse, Greenline a augmenté sa production à un taux de 1,2 million de masques par mois.
- Patel déclare que le confinement de l’ensemble du pays, lancé à la fin mars, a permis au gouvernement et à l’industrie de se réorganiser et de commencer à accroître les approvisionnements de ces équipements de protection cruciaux.
Legae Larona, coopérative de confection basée à Alexandra, township de Johannesbourg dans la province du Gauteng, ouvre la voie pour la fabrication locale de l’EPI. Elle anticipe produire 20.000 masques dans le cadre d’un partenariat avec Siemens Southern and Eastern Africa.
« Dans ces temps difficiles, il est impératif de travailler aux côtés du gouvernement d’Afrique du Sud, non seulement pour aider à prendre soin de nos communautés les plus vulnérables, mais aussi pour contribuer en fin de compte à la lutte contre ce virus et au mieux-être du pays », déclare Sabine Dall’Omo, PDG de Siemens pour l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est.
D’autres sociétés jouent un rôle dans l’effort national pour produire davantage d’EPI. Ford Motor Co. of South Africa a commencé en avril à produire des masques faciaux à son usine d’assemblage de Silverton, à Pretoria, pour les employés du secteur médical. Au final, Ford et ses partenaires nationaux prévoient de produire 500.000 masques.
Jusqu’à ce que l’épidémie de Covid-19 se déclare, l’Afrique du Sud avait vendu des masques N95 de qualité médicale, notamment à l’Union européenne, à un coût d’environ 3,5 millions. Depuis, le volume de masques a presque doublé, de 580.000 boîtes en 2019 à 950.000 début 2020, la grande majorité étant expédiée vers la Chine et le Moyen-Orient selon la chaîne télévisée News 24.
Fin mars, M. Patel gèle ces exportations, ainsi que celles d’autres équipements protecteurs cruciaux tels que les désinfectants pour les mains. Au contraire, l’Afrique du Sud commence à importer l’EPI.
Les efforts de développement de la production locale d’EPI représentent une déviation par rapport à la stratégie antérieure du pays visant à l’importer de l’étranger dans les premiers jours de la pandémie. Selon ce nouveau plan, l’Afrique du Sud reprend ses exportations d’EPI, principalement vers ses voisins du continent.
Fin mai, M. Patel déclare que l’Afrique du Sud a déjà exporté 150 millions de litres de désinfectant pour les mains au Ghana, au Kenya, au Nigeria et en Ouganda.
« Nous avons déjà commencé à fournir et exporter l’EPI à nos voisins et au reste du continent », déclare l’économiste Xhanti Payi au Citizen. « Cela est important parce que, en tant que voisins, les Sud-Africains seront sécurisés seulement lorsque nous pourrons nous assurer que l’infection ne se propagera pas dans l’ensemble de la région. »
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