Le Sénégal a ouvert son nouveau Musée des civilisations noires de 34 millions de dollars dans sa capitale de Dakar. L’ouverture fait suite à des demandes du Sénégal et d’autres pays africains pour que la France restitue les œuvres d’art qu’elle avait pillées pendant l’époque coloniale.
Parmi les premières expositions temporaires qui seront présentées, on compte des œuvres d’artistes du Mali et du Burkina Faso, ainsi que de Cuba et d’Haïti.
L’idée d’établir ce musée remonte à l’époque du défunt poète-président Léopold Sédar Senghor il y a plus de 50 ans. Avec l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, M. Senghor était une force créatrice soutenant la philosophie de la Négritude, qui défendait la culture, l’héritage et l’identité noirs.
Le musée sera un laboratoire créateur pour aider à définir le sens d’identité du continent. Les directeurs du musée espèrent qu’ils « pourront transformer le Sénégal en capitale intellectuelle et culturelle du monde noir ».
« Ce musée est un pas en avant pour nous », déclare à la BBC Amadou Moustapha Dieng, journaliste artistique sénégalais. « Je sais qu’il existe d’importantes reliques que je ne peux voir que si je voyage à l’étranger, mais ici aujourd’hui nous pouvons récupérer ces reliques et les Africains peuvent y venir et voir ce qu’était leur histoire. »
Le Musée des civilisations noires a changé le paysage du centre-ville de Dakar.
Son architecture circulaire s’inspire des maisons traditionnelles du Sud du Sénégal. Le site a près de 3.700 mètres carrés d’aire d’exposition.
Fin 2018, un rapport commandé par le président français Emmanuel Macron a recommandé que les trésors africains pris sans permission soient renvoyés à leur pays d’origine.
Le ministre sénégalais de la Culture Abdou Latif Coulibaly a déclaré à la BBC qu’il saluait le rapport français parce que « toutes les œuvres du Sénégal se trouvent en France ».
L’état africain qui a le plus d’objets d’art en France est le Tchad, une autre ex-colonie.