Comme le reste du monde, l’Afrique accueille à bras ouverts son avenir numérique. Les leaders africains se sont engagés à développer l’économie numérique et la numérisation des secteurs stratégiques tels que l’éducation, la santé, l’entreprenariat, l’emploi, la paix et la sécurité, et la bonne gouvernance en facilitant la fourniture des services publics et en multipliant les interactions entre le gouvernement et le peuple.
Sur le continent, il existe de nombreuses histoires numériques à succès qui doivent être dupliquées dans les autres pays pour promouvoir la croissance économique et le développement social. Toutefois, plus notre économie est numérisée et connectée, plus il devient important de sécuriser nos systèmes dans le cyberespace.
Aujourd’hui, les pays africains affrontent tout un éventail de menaces cybernétiques, de cybercrimes, d’attaques, d’activités d’espionnage et autres activités malveillantes. En général, ils n’ont pas les moyens de surveiller et de contrôler leurs réseaux, ce qui les expose à des risques qui peuvent affecter leur sécurité nationale et leur économie.
À mesure que les pays africains améliorent leur accès à la connectivité large bande, ils deviennent plus interconnectés et vulnérables aux attaques cybernétiques. Il devient crucial de renforcer nos aptitudes humaines et institutionnelles pour sécuriser le cyberespace en développant une foi et une confiance dans l’utilisation des cybertechnologies par les états et les habitants d’Afrique.
Selon le rapport « Les tendances de la cybersécurité et la cybercriminalité en Afrique » que nous avons publié en collaboration avec Symantec en 2016, de nombreux pays africains n’ont pas encore adopté les instruments de politique et les structures législatives nécessaires pour combattre l’utilisation malveillante de la technologie de l’information et des communications (TIC). Huit pays seulement possèdent des stratégies nationales de cybersécurité et treize pays africains seulement ont établi des équipes nationales de réponse aux urgences informatiques.
La sécurité et la stabilité de notre cyberespace africain commun s’appuient sur les capacités locales et nationales de coopération de tous les pays dans le but de prévenir les incidents cybernétiques et d’y réagir, et d’effectuer des enquêtes et des poursuites visant la cybercriminalité et le cyberterrorisme.
Du point de vue de la Commission de l’Union africaine (CUA), un cyberespace résilient et sécurisé dépend du succès de la mise en œuvre et de l’exécution d’une stratégie holistique de la cyber-
sécurité, notamment le développement d’un écosystème riche avec de fortes structures législatives et un savoir-faire technique qui assure le contrôle pour sécuriser les réseaux et protéger l’infrastructure critique.
Pour affronter les défis dus aux crimes commis par l’utilisation de la TIC, la 23ème assemblée des chefs d’état et de gouvernement de l’UA a adopté en 2014 la Convention sur la cybersécurité et la protection des données. Connue aussi sous le nom de Convention de Malabo, elle se concentre sur les règles de sécurité essentielles visant à créer un environnement numérique crédible et à permettre de développer une société moderne de l’information en Afrique.
Toutefois, quatre ans après son adoption, seulement trois pays – la Guinée, l’île Maurice et le Sénégal – ont fourni à la CUA des actes de ratification. Son entrée en vigueur nécessite 15 ratifications.
Nous devons protéger notre cyberespace africain commun en tant que bien partagé et aussi en tant que responsabilité partagée, pour assurer sa sécurité et son accessibilité par tous nos habitants.
Nous pensons qu’une cybersécurité forte est une composante clé de la transformation numérique de l’Afrique. Aussi est-il important d’améliorer nos capacités en développant des politiques et une législation cybernétiques et en accroissant la sensibilisation à tous les niveaux sur les avantages et les menaces liés à l’utilisation des services numériques.
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