Africa Defense Forum

LES CHIENS THÉRAPEUTIQUES GUÉRISSENT LES SURVIVANTS TRAUMATISÉS DE LA GUERRE CONTRE LA LRA

THOMSON REUTERS FOUNDATION

Francis Okello voulait se suicider après avoir été aveuglé à l’âge de 12 ans par une bombe non explosée alors qu’il creusait un trou dans le jardin de sa famille au Nord de l’Ouganda.

« J’avais des cauchemars », déclare M. Okello, qui vit dans une zone qui a été ravagée par deux décennies de conflit entre les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les forces ougandaises. « La vie était devenue sans valeur parce que j’étais stigmatisé. »

L’espoir est retourné dans la vie de M. Okello lorsqu’il s’est attaché à un chien appelé Tiger dans son pensionnat. À l’époque, il avait honte de devoir réveiller les gens pour le guider vers les toilettes pendant la nuit.

« Je détestais de peser sur les gens pour demander de l’aide », déclare ce père de deux enfants âgé de 29 ans. « Je me suis attaché à Tiger, qui m’aidait à marcher aux toilettes. »

La valeur des animaux thérapeutiques pour les problèmes de santé mentale est bien documentée mais cela est rare en Afrique de l’Est, où beaucoup de gens ont peur des chiens parce qu’ils servent habituellement de gardes.

M. Okello obtint plus tard une formation de psychologue communautaire et créa le projet Chiens de confort en 2015. Il a aidé plus de 300 personnes traumatisées par la rébellion, qui a été marquée par le rapt des enfants pour les utiliser comme combattants et esclaves sexuels.

Le ministère de la Santé de l’Ouganda estime que sept personnes sur 10 du Nord de l’Ouganda sont traumatisées par la guerre, dans laquelle des dizaines de milliers ont été tués et 2 millions déracinés de leur foyer. La LRA a été éradiquée de la région en 2005.

Filda Akumu, 35 ans, dont la famille avait été massacrée par les rebelles de la LRA, a lutté contre le traumatisme après avoir échappé à la captivité des rebelles. « Lorsque j’ai vu mon père et mes deux frères tués à coups de hache, je n’ai jamais pensé que je pourrais guérir — jusqu’à maintenant », déclare Mme Akumu, qui est aussi une bénévole du projet.

Des milliers d’anciens séquestrés souffrent de troubles de stress post-traumatique, de dépression et de pensées de suicide. Les chiens peuvent réconforter les gens qui ont des problèmes de santé mentale et les distraire de leurs pensées troublantes.

M. Okello obtient un grand nombre de ses chiens auprès de The Big Fix, seul hôpital vétérinaire du Nord de l’Ouganda.

« J’utilise surtout des chiens errants parce qu’ils affrontent des conditions difficiles, déclare M. Okello. Lorsque ces chiens s’attachent à nos patients, ils forment une amitié qui les guérit tous les deux. »

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