THE ASSOCIATED PRESS
es soldats maliens et les anciens rebelles touarègues ont effectué leur première patrouille conjointe au Nord du Mali, une étape clé des accords de paix de 2015 dont l’objectif est de ramener la paix dans une région menacée par les extrémistes.
Sous la surveillance des hélicoptères de la mission du maintien de la paix des Nations unies, 50 hommes aux turbans distinctifs ont commencé à patrouiller la ville de Gao en février 2017. La ville est fréquemment la cible d’attaques extrémistes, y compris celle qui a eu lieu en janvier et qui a fait 54 victimes.
Le bataillon conjoint de 600 personnes est le premier à intégrer officiellement, aux côtés des soldats maliens, les rebelles des groupes armés indépendants de la région d’Azawad qui ont signé les accords de paix. Les patrouilles visent à « développer la confiance et réduire l’insécurité au Nord du Mali en attendant que l’autorité de l’état soit pleinement restaurée », selon Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
Les nouvelles unités font face à un défi pour sécuriser cette région et éradiquer les extrémistes. Leurs membres doivent aussi trouver le moyen de s’entendre. La quête d’autonomie des Touaregs a conduit à un conflit avec le gouvernement qui perdure depuis des décennies. Les anciens rebelles qui participent aux patrouilles ont fait l’objet de contrôles rigoureux afin de s’assurer qu’ils ne sont pas liés à des groupes extrémistes.
« Aujourd’hui, il ne s’agit pas de différencier entre la Coordination des mouvements de l’Azawad [ancien groupe rebelle touarègue] et l’Armée du Mali », déclare Hassan Ag Ibrahim, jeune combattant touarègue qui patrouille à pied aux côtés d’un soldat malien. « Nous luttons ensemble sous le même drapeau : vert, jaune et rouge. »
L’instabilité règne au Nord du Mali depuis 2012, lorsque des extrémistes liés à al-Qaïda prennent le contrôle de la région en exploitant une brèche dans le pouvoir, suite au renversement du président par des soldats mutins. En 2013, les forces françaises et africaines repoussent les extrémistes de leurs places fortes, mais les attaques persistent, portant plus au Sud de la région. Plus de soldats des forces du maintien de la paix des Nations unies ont trouvé la mort dans le cadre de leur mission au Mali que dans toute autre mission active de maintien de la paix dans le monde.
Plus récemment, les extrémistes ont émis des déclarations menaçantes à l’égard des familles touarègues et arabes au Nord du Mali concernant leur participation aux opérations conjointes, et ils ont également mis ces menaces à exécution.
Le 18 janvier 2017, un kamikaze au volant d’un véhicule chargé d’explosifs fonce dans un camp militaire à Gao, faisant 54 morts et plus d’une centaine de blessés. Al-Mourabitoune, groupe lié à al-Qaïda au Maghreb islamique, revendique la responsabilité de cet attentat et prévient qu’il y en aura d’autres afin de punir « tous ceux qui sont séduits par la France ».
Ceux qui soutiennent la patrouille conjointe ainsi que certains habitants de Gao continuent à montrer leur engagement.
Mohamed Maiga est un résident qui espère que la patrouille conjointe instaurera la paix. « Ils doivent continuer à faire ce type de patrouille afin que les terroristes et les bandits armés arrêtent leurs attaques et leurs braquages », déclare-t-il.
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