PERSONNEL D’ADF
Assi Ndiaye remue la terre dans une caisse et y met un petit plant de laitue, sur un toit-terrasse de la ville de Dakar, au Sénégal. Assi Ndiaye est l’une des 4.000 personnes, pour la plupart des femmes, qui participent au projet d’amélioration de la sécurité alimentaire, qui s’avère un succès, dans ce pays de plus de 14 millions d’habitants.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans un pays où plus de 20 pour cent de la population est sous-alimentée, ces carrés, d’un mètre de côté, sur les toits-terrasses, offrent aux familles la possibilité de produire jusqu’à 30 kilogrammes de légumes par an. Dans une de ces caisses, il est possible de produire 200 tomates par an, 36 pieds de laitue tous les deux mois, 10 choux tous les trois mois ou 100 oignons tous les quatre mois.
« Le microjardinage est la culture intensive d’une grande variété de légumes, de raves, de tubercules et d’aromates dans des endroits restreints », a expliqué la FAO. « Alors que, dans les villes, les gens ont toujours cultivé des légumes dans leur jardin potager, le microjardinage moderne fait usage de caisses de bois doublées de plastique, de tables construites sur mesure et même de vieux pneus. Il combine des méthodes de production horticoles avec des technologies respectueuses de l’environnement adaptées aux villes, comme la collecte des eaux de pluie et la gestion des ordures ménagères. Les microjardins permettent aux familles à bas revenu de satisfaire leurs besoins en vitamines, minéraux et protéines végétales en leur fournissant un accès direct à des légumes nourrissants tous les jours. C’est aussi une source de revenus supplémentaire lorsqu’elles peuvent vendre leurs surplus ».
Les microjardins peuvent facilement être entretenus par des enfants, des personnes âgées ou handicapées. Ils n’ont pas besoin de beaucoup d’eau — environ 1.000 litres par an — qui peuvent être récupérés dans des collecteurs d’eau de pluie, après avoir investi dans un système de collecte de l’eau. L’avantage est substantiel dans des régions où l’on manque d’eau.
Selon la FAO, les cultures favorites sont les tomates, la laitue, le concombre pour la salade et la menthe pour le thé. La coriandre, la ciboulette, les oignons verts et le céleri peuvent être cultivés pour farcir le poisson. Le programme, lancé au Sénégal en 2001, a gagné le Prix international de Dubaï pour les pratiques exemplaires dans l’amélioration du cadre de vie, d’UN Habitat, en 2008. Le prix de 30.000 dollars a servi à étendre le programme.
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