LE PAYS CONSIDÈRE LA PUISSANCE AÉRIENNE COMME UNE FORCE CRUCIALE OUVRANT LA VOIE AU STATUT DE REVENU INTERMÉDIAIRE.
PERSONNEL D’ADF
L’année 2016 sera peut-être un tournant pour l’Armée de l’air zambienne.
L’Armée de l’air prendra livraison de six avions d’entraînement SF-260TW, construits par la société italienne Alenia-Aermacchi. L’Armée de l’air a commandé six avions de chasse chinois L-15 Falcon, pour un prix d’environ 100 millions de dollars. Elle prendra aussi livraison d’un avion de transport italien C-27J et d’un nombre inconnu d’hélicoptères russes Mi-17.
Fin 2015, le président zambien, Edgar Lungu, s’est engagé à moderniser l’Armée de l’air alors que le pays a lancé un partenariat public-privé pour aider à la construction d’une infrastructure de soutien.
« L’acquisition d’un nouvel équipement est un investissement à long terme et représente un coût important pour le gouvernement et le peuple zambien », a-t-il déclaré. Il a exhorté l’Armée de l’air à observer « les normes les plus hautes de maintenance et de sécurité ».
Le pays d’Afrique australe a le potentiel d’élargir sa capacité militaire. Le pays, classé 22e des pays africains, en termes de population, est la 18e plus grande économie du pays. Son Armée de l’air, qui possédait, par le passé, quelques avions obsolètes, est en train de s’agrandir lentement et prudemment. Une étude de GlobalFirepower, réalisée en 2015, a conclu qu’en termes de force aérienne, l’Armée de l’air zambienne figurait au 11e rang parmi les 54 pays d’Afrique et au 79e rang des armées de l’air mondiales. Elle se place au septième rang parmi les pays africains en termes d’avions d’entraînement. L’étude n’a pas tenu compte du nombre d’avions commandés, mais non encore livrés.
Des revues de défense ont publié, début 2016, que la flotte actuelle comprenait 12 aéronefs MiG 21, 15 avions à réaction Karakorum K-8, 10 avions d’entraînement Saab MFI Safari MT-15, 10 jets légers MB-326, sept hélicoptères d’attaque légers Z-9 et quelques chasseurs de construction chinoise plus anciens. Les nouveaux avions d’entraînement SF-260TW permettront de rattraper le retard d’heures de vol et d’entraînement de l’Armée de l’air.
En janvier 2016, six pilotes de l’Armée de l’air zambienne avaient déjà accompli leur entraînement sur les nouveaux chasseurs L-5, et une équipe de techniciens avaient été formée à leur maintenance.
Le général de corps d’armée aérien Eric Chimese, commandant de l’Armée de l’air zambienne, a déclaré que des décennies de stagnation économique dans son pays avaient rendu obsolète la plupart du matériel de l’Armée de l’air. À l’époque, le remplacement des avions coûtait trop cher, mais aujourd’hui les temps ont changé.
« La modernisation de notre flotte aérienne est un processus continu qui devrait nous permettre de réagir avec une capacité de plus en plus grande aux besoins de la force aérienne de notre pays dans le contexte de nos besoins de sécurité intérieure et de la dynamique régionale et mondiale », a déclaré à ADF le général Chimese dans un communiqué écrit.
La ZAF reconnaît que sa réussite dépend de son personnel et que la modernisation de la flotte exige plus d’équipes de maintenance et de pilotes. « Notre personnel est formé à la fois localement et à l’étranger et, par conséquent, nous nous mesurons aux armées de l’air les plus modernes du monde », a affirmé le général Chimese. « Notre processus de sélection est très compétitif et professionnel et notre formation répond aux normes internationales requises pour tout notre personnel, y compris les pilotes ».
ASSISTANCE AUX CIVILS
L’Armée de l’air zambienne est appelée à faire plus que défendre les frontières du pays. En l’absence de compagnie aérienne nationale, l’Armée de l’air zambienne sert de moyen de transport de choix aux responsables du gouvernement devant se déplacer rapidement dans le pays. Elle entreprend des projets qui servent plus que ses propres intérêts, comme un hôpital ultramoderne au quartier général de l’Armée de l’air à Lusaka, qui servira à la fois le public et le personnel de l’Armée de l’air. Le mess, au quartier général de l’Armée de l’air, sera ouvert au public. À Mbala, dans le nord du pays, l’Armée de l’air a ouvert sa base à l’aviation civile.
L’ouverture de l’aéroport de Mbala à l’aviation civile s’inscrit dans les efforts du pays pour ouvrir le nord au tourisme. La Zambie possède certains des paysages les plus spectaculaires du monde, mais l’accès y est limité. Des responsables de l’Armée de l’air affirment que l’aéroport peut accueillir de grands avions à voilure fixe, y compris des avions commerciaux.
La Zambie figure au 17e rang des pays d’Afrique en termes de superficie. Les pays d’Afrique dotés de zones éloignées inaccessibles sont souvent confrontés à l’exploitation illicite des ressources et à l’influence de milices locales ou de groupes extrémistes. Sans autorité gouvernementale sur la totalité de son territoire, un pays ne peut prospérer. C’est là où la présence de l’Armée de l’air zambienne est essentielle.
« L’Armée de l’air zambienne veille à ce que les zones les plus reculées du pays restent accessibles et dispose de la capacité de transporter les représentants du gouvernement partout, à tout moment », a affirmé le général Chimese. « Cela permet de garantir que la population ne se sente pas isolée de son gouvernement et du reste du pays. Il n’y a pas de zones ‘incontrôlées’ en Zambie ».
Il a souligné qu’avec la modernisation en cours, l’Armée de l’air aura un meilleur accès à tout le pays et pourra améliorer sa surveillance.
Ouvrir le nouvel hôpital aux civils fait partie de la politique standard de l’Armée de l’air. Toutes les cliniques de la ZAF sur toutes les bases de la ZAF et toutes les unités à travers le pays sont ouvertes aux civils et, en fait, elles traitent plus de patients civils que de personnel militaire. L’Armée de l’air met aussi ses installations à la disposition de la jeunesse pour la pratique de sports, comme le football, le rugby et le volleyball. Elle parraine l’un des plus grands clubs de football, les Red Arrows.
Des responsables ont indiqué au Daily Mail que des installations de loisirs modernes ont été construites au quartier général de l’Armée de l’air à City Airport, Chamba Valley, ZAF Livingstone, ZAF Mumbwa et ZAF Lusaka.
Le général Chimese a indiqué que ses pilotes s’entraînaient pour secourir les civils lors de catastrophes naturelles, en particulier les inondations, comme celles qui ont touché l’Afrique australe ces deux dernières décennies.
« Les inondations ont été particulièrement endémiques dans notre région et en Zambie en particulier, causant l’interruption et la destruction des cultures et des habitations et mettant en danger la vie des habitants », a écrit le général Chimese à ADF, en janvier 2016. « Au fil des années, l’Armée de l’air zambienne a formé son personnel à élargir et à maintenir sa capacité et ses compétences pour réagir à de telles calamités ».
Le général Chimese a expliqué que pendant une inondation, son personnel a été appelé pour porter assistance à des opérations de recherche et de sauvetage, de secours médical, d’évacuation des blessés et de ravitaillement en nourriture, vêtements et autres biens de première nécessité dans des zones inaccessibles. Ils ont aussi assuré le transport aérien de personnel médical et de responsables gouvernementaux.
« Dans ces opérations, l’accessibilité et la rapidité sont essentielles pour pouvoir sauver des vies, a-t-il rappelé. Ce sont les compétences pour lesquelles la ZAF s’entraîne et s’équipe et qu’elle met à disposition du peuple zambien et d’autres. Lorsqu’elle fournit cette assistance en cas de catastrophe, la ZAF travaille étroitement avec l’Unité de gestion et d’atténuation des catastrophes qui ressort du bureau du vice-président ».
L’Armée de l’air participe aussi aux élections nationales, car, comme le souligne le général Chimese, dans une démocratie comme la Zambie, « le processus électoral est d’une importance cruciale ».
ARMÉE DE L’AIR ZAMBIENNE
« La ZAF facilite l’exécution rapide de ce processus en assurant le transport aérien des fonctionnaires électoraux et la livraison et la collecte du matériel électoral », a-t-il ajouté. « Le transport aérien joue un rôle vital, car tout retard à tout moment peut être une source de conflit dans le processus électoral ».
Selon le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, pour que les armées de l’air africaines soient efficaces, elles doivent créer des partenariats de transport aérien et mettre en commun des ressources de transport aérien. À ces fins, la ZAF participe a presque tous les exercices de maintien de la paix et humanitaires dans la région de la Communauté de développement de l’Afrique australe.
« Dans tous ces exercices, la Zambie a été l’un des plus grands contributeurs de personnel et de moyens aériens », a précisé le général Chimese. « À la lumière de la modernisation et de l’élargissement des capacités de transport aérien, notre participation aux opérations de maintien de la paix aux niveaux régional et mondial ne peut qu’augmenter ».
AIDER LES COMMUNAUTÉS
L’Armée de l’air entreprend d’autres initiatives de nature résolument non militaire. Elle joue un rôle actif dans la campagne nationale Gardez la Zambie propre et saine, lancée en 2015. Elle a aussi son Air Power Ladies Club, une organisation non gouvernementale qui a pour membres les recrues féminines et les femmes des membres masculins du personnel de service. Le club assiste les personnes âgées, les handicapés et les personnes défavorisées.
Le général Chimese souligne toutefois que le rôle primordial de la ZAF est la défense.
« Alors que nous visons à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2030, ce que nous faisons en tant que force de défense est aligné sur les objectifs nationaux, c’est-à-dire en phase avec les aspirations politiques, sociales et économiques du pays », a-t-il déclaré. « Nous sommes conscients, en tant qu’Armée de l’air, qu’il n’y aura pas de commerce ou de transport aérien significatif dans un endroit qui n’est pas sûr. Le rôle de l’Armée de l’air pour assurer la sécurité du pays par la projection de la puissance aérienne est une nécessité dans le monde d’aujourd’hui avec une telle technologie de pointe ».
L’amélioration de l’Armée de l’air porte déjà ses fruits.
« Par le passé, il y a eu des vols illicites dans les zones de gestion de la faune sauvage qui n’ont pas été détectés, entraînant la perte d’animaux sauvages, une ressource précieuse pour l’économie zambienne », a-t-il expliqué. « Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nos préoccupations ne se limitent pas à protéger l’espace aérien en période de conflit, le cas échéant. Elles sont inspirées par la volonté de soutenir les aspirations et les objectifs politiques, sociaux et économiques de nos dirigeants nationaux ».
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