Le leadership est le fait d’exercer une influence sociale pour inspirer les autres et obtenir leur soutien pour réaliser un objectif commun. Le leadership stratégique donne une orientation durable à la croissance et au succès d’une organisation, tout en répondant aux aspirations des subordonnés et en gérant effectivement le changement vers l’avenir souhaité.
Les chefs militaires ne doivent pas uniquement se fixer sur les menaces qui demandent une intervention hégémonique, parce que les menaces ne sont plus centrées sur les États, mais sur les hommes. En tant que tel, un chef militaire ne doit pas être considéré uniquement comme un spécialiste de la violence.
Un chef militaire doit être considéré comme un partenaire de développement durable, mais sans compromettre la disponibilité opérationnelle. Et l’implication de l’armée dans des missions de développement ne doit pas être perçue comme une menace par le secteur civil.
Les responsables de la sécurité stratégique en Afrique peuvent jouer un rôle crucial dans ce changement de paradigme. Nous devons essayer d’oublier les bombes, les balles et la balistique et considérer les choses dans leur ensemble. Tout chef militaire africain doit considérer la sécurité par rapport aux gens – pour la stabilité nationale, régionale et mondiale.
Ceci implique de réfléchir à la sécurité sanitaire. Comment ces tendances, notamment les tendances sanitaires, vont-elles affecter non seulement la sécurité de mes troupes, mais aussi celle du reste de la population ?
Prenons la sécurité alimentaire. En tant que militaire, que pouvez-vous faire pour assurer la sécurité alimentaire non seulement de vos hommes, mais aussi du reste des habitants de votre pays ?
La sécurité environnementale. Vous pourriez dire : « Nous sommes en Afrique et nos émissions ne sont pas aussi importantes que celles des pays occidentaux ». Mais lorsque les émissions sont rejetées, elles ne connaissent pas de frontières. Qu’allez-vous faire pour assurer la protection de l’environnement ?
La sécurité économique. Compte tenu des richesses de l’Afrique, il y a énormément d’opportunités économiques qui peuvent permettre aux chefs militaires africains d’exploiter des ressources.
Le secteur de la sécurité doit compendre le paradigme humain et y adhérer. Le leadership du secteur de la sécurité est le plus fort et le plus efficace lorsqu’il se rapproche de l’idéal professionnel d’un chef militaire. Et il est le plus faible et le plus inefficace lorsqu’il s’en éloigne.
La participation de l’armée dans des projets de développement de l’infrastructure permettra de redéfinir son rôle en donnant une nouvelle image du service public. Au Botswana, l’armée collabore à la préservation de la faune sauvage. En Zambie nous avons le Zambia National Service, qui s’occupe de la production alimentaire. Le Sénégal est aussi impliqué dans un grand nombre de projets civils et de développement.
Les chefs militaires stratégiques africains doivent s’adapter à ces nouveaux défis. Ils doivent s’efforcer d’établir une bonne relation civilo-militaire lorsqu’ils sont engagés dans des activités de développement en temps de paix. Ils doivent être au courant des menaces à la sécurité humaine et faire preuve des connaissances adéquates, en particulier en ce qui concerne les compétences de base, et ils doivent être soumis au contrôle démocratique.
Nous ne devons pas oublier que tout chef militaire à un niveau stratégique n’est pas obligatoirement un chef stratégique. Il faut les former. Ils ne sont pas nés chefs stratégiques, mais le deviennent grâce à la formation et à l’entraînement. Il doit donc y avoir un plan de succession. Souvenez-vous que le succès ne survit pas sans successeur.
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