Une organisation caritative kényane œuvrant dans le domaine artistique vient de produire son troisième film, qui met en scène la vie de citadins de Mombasa, issus de différents milieux, et les relations qui se nouent entre eux. Le film a pour objet de faire la lumière sur ce qui incite les jeunes gens à se tourner vers l’extrémisme.
Watatu est une production de Sponsored Arts for Education (SAFE) Kenya, une organisation parrainant des projets artistiques à vocation éducative dans ce pays, et qui a également produit les films Ndoto Za Elibidi, sur l’épidémie du SIDA, et Ni Sisi, sur la violence à caractère ethnique, tous deux acclamés par la critique. Le dernier film a été entièrement tourné à Mombasa, la deuxième plus grande ville du Kenya.
Le long métrage, dont le titre signifie « trois » en swahili, est centré sur la vie de trois hommes. L’un d’entre eux est marié et musulman. Son jeune neveu, le deuxième protagoniste, a un diplôme, mais n’arrive pas à trouver de travail et, gagné par la colère, le dépit et le désœuvrement, se tourne alors vers l’extrémisme. Le troisième homme est un ami, qui a quitté Mombasa, mais y est retourné pour devenir policier au sein de la police de proximité. Le neveu perçoit en lui un outsider et le déteste à cause de cela.
Le thème principal du film est la radicalisation des jeunes chômeurs du Kenya. L’un des aspects inhabituels du film est son dénouement : la dernière partie comporte des scènes tirées d’une représentation théâtrale du scénario original du film, ainsi que les réactions du public.
La société de production a débuté dans les années 1970 avec le Free Traveling Theatre (Théâtre itinérant libre) de l’Université de Nairobi. SAFE, qui est maintenant dans sa quatorzième année, utilise les arts de la scène pour aborder les problèmes de la société kényane et la nécessité d’un changement. Watatu est sorti en salle à Mombasa en juin 2015.