AGENCE FRANCE-PRESSE
De génération en génération, les guerriers de la tribu masaï du Kenya prouvaient leur virilité en tuant un lion. Toutefois, une campagne menée par le champion olympique David Rudisha s’efforce de remplacer l’usage traditionnel des lances par la performance sportive.
À mesure que décline rapidement la population des grands fauves en raison du braconnage et de l’empiètement croissant des humains sur leur territoire, les Jeux olympiques masaï, organisés par les défenseurs de l’environnement et de la faune, entendent offrir aux guerriers une autre manière de prouver leur force.
David Rudisha, médaille d’or du 800 mètres et détenteur du record du monde sur la distance, lui aussi masaï, parraine ces jeux.
Les épreuves traditionnelles ont été mâtinées d’une petite touche locale kényane : en guise de javelots, ce sont leurs lances que projettent les guerriers.
Visage luisant d’ocre rouge, corps drapé de tuniques masaï aux couleurs vives, cou ceint de rangées de perles, les guerriers s’affrontent sur les plaines dominées par la calotte de neige du Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique. Ils projettent également les lourdes massues de bois qui remplacent les disques, le vainqueur étant déterminé par la précision du lancer.
Pour les épreuves de course, les hommes s’affrontent sur des distances de 200, 800 ou 5.000 mètres, les femmes sur 100 ou 1.500 mètres. Les athlètes ont également pris part au saut en hauteur masaï, où ils se mesurent en bondissant dans les airs à la verticale et non au-dessus d’une barre.
Les jeux ont offert aux guerriers une chance de rivaliser en utilisant des compétences traditionnelles utilisées pour la chasse, mais évaluées cette fois dans une épreuve sportive où ils se mesurent entre eux.
Selon les organisateurs, ces jeux représentent pour les Masaï « une occasion de montrer leurs prouesses physiques à travers un événement sportif plutôt que lors d’une chasse traditionnelle », tout en les sensibilisant aux menaces qui pèsent sur les lions. « Les lions sont en danger », souligne Fiesta Warinwa, de la Fondation pour la faune sauvage africaine (AWF), l’une des organisations parrainant les jeux, ajoutant qu’il reste moins de 2.000 lions au Kenya.