EN AFRIQUE DU NORD, LES EXTRÉMISTES AYANT COMBATTU AUX CÔTÉS DE l’EI SUR LE CHAMP DE BATAILLE RENTRENT CHEZ EUX
Début 2015, des combattants au nombre estimé à 31.000 dans l’entité autoproclamée « État islamique en Irak et en Syrie », ou EI, avaient resserré leur emprise sur une vaste bande de territoire. Parmi ces combattants, des milliers étaient africains. Et à mesure que l’EI tente d’élargir son emprise à de nouveaux territoires, les combattants africains ont commencé à retourner dans leurs pays d’origine, ramenant leur extrémisme dans leurs bagages.
L’EI, également connu sous le nom de EIIS ou EIIL, a commencé en 1999 en Irak, où il a été fondé par Abu Musab al-Zarqawi, un extrémiste islamiste de Jordanie, depuis lors décédé. En 2004, le groupe a fait allégeance à al-Qaida. Sa version actuelle a commencé en 2010, lorsqu’Abu Bakr al-Baghdadi en a pris le commandement. En février 2014, al-Qaida a coupé les ponts avec le groupe, en raison de différends sur la doctrine et les tactiques.
Al-Qaida aurait été particulièrement troublée par l’interprétation faite par l’EI du Takfîr, qui est la déclaration par un musulman qu’un autre musulman est un hérétique. L’EI s’est servi de cette affirmation comme d’une justification pour tuer d’autres musulmans dans les régions qu’il contrôle.
Les deux groupes ont des philosophies légèrement différentes. Al-Qaida se considère comme un groupe de vengeurs, essayant de propager son projet politique par la violence. L’EI a recours à des tactiques tout aussi violentes, mais il est davantage intéressé par la gouvernance, en essayant d’administrer des régions et des villes qu’il contrôle.
La vie dans les zones contrôlées par l’EI est brutale. L’EI interdit l’alcool, le tabac, la musique profane et les droits des femmes. Des musulmans et des non-musulmans ont été régulièrement assassinés, crucifiés, battus et fouettés. Début 2015, des soldats de l’EI ont enfermé un pilote jordanien dans une cage et l’ont brûlé vif. Au cœur de son idéologie, l’EI, tout comme Boko Haram au Nigeria, paraît rejeter tout ce qui est occidental.
Sous la direction d’Abu Bakr al-Baghdadi, l’EI est indiscutablement devenu le groupe terroriste le plus riche du monde. Le journaliste sud-africain Simon Allison, dans une note de synthèse destinée à l’Institute for Security Studies, a expliqué que l’EI tirait sa richesse des champs de pétrole, des banques pillées et de la perception d’impôts dans les régions qu’il contrôle. À un moment en 2014, il a été confirmé que les avoirs de l’EI s’élevaient à 2 milliards de dollars.
The Guardian a fait état que l’EI avait également tiré des revenus de la contrebande de matières premières pillées en Syrie ainsi que d’antiquités inestimables provenant de sites archéologiques. Dans un cas, l’EI a monnayé pour 36 millions de dollars des antiquités prises dans un seul site de fouilles archéologiques. Certaines remontaient à plus de 8.000 ans.
AMBITIONS MONDIALES
L’ambition du groupe est sans limites. Le 29 juin 2014, l’EI s’est proclamé califat mondial avec Abu Bakr al-Baghdadi à sa tête. L’EI affirme à présent être l’autorité définitive sur l’islam et revendique sa prééminence absolue sur tous les musulmans du monde.
Pour accomplir cela, les extrémistes d’Abu Bakr al-Baghdadi utilisent les outils modernes de la propagande, y compris les vidéos et les médias sociaux. Ils représentent un changement de méthode marqué par rapport aux longs sermons en ligne des dirigeants d’al-Qaida.
« Les vidéos diffusées par l’EI tendent à faire participer des membres de base avec lesquels les recrues potentielles peuvent s’identifier beaucoup plus facilement qu’avec les figures dirigeantes faisant des discours dont les vidéos d’al-Qaida sont remplies », indique un rapport de décembre 2014 du Centre de lutte contre le terrorisme de West Point.
« Cette «faculté d’identification», conjuguée à des techniques de production astucieuses et à des succès militaires sur le terrain, séduit une nouvelle génération de recrues pour l’EI ».
Shiraz Maher, attaché principal de recherche au Kings College de Londres, fait remarquer que l’EI se déploie au-delà des sites Internet traditionnels protégés par un mot de passe que les extrémistes ont utilisé dans le passé.
« Les forums Internet ont moins d’importance à l’heure actuelle, ils cèdent le pas à des plates-formes telles que Twitter, Facebook et Instagram », indique Shiraz Maher dans The Guardian. « À cet égard, l’EI a tiré parti du pouvoir de ces plates-formes mieux que tout autre mouvement djihadiste actuel. En ligne, il a créé une marque, a diffusé un récit séduisant et a employé une puissante iconographie. Le fait que des milliers d’hommes du monde entier aient été incités à se joindre au groupe a été attribué à cette stratégie. »
Avec al-Shebab, Boko Haram, al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et d’autres groupes extrémistes déjà établis en Afrique, plusieurs régions du continent sont déjà mûres pour la dissémination de l’idéologie de l’EI. Si l’EI progresse sur le continent, cela sera presque assurément avec la coopération de certains de ces groupes. En réalité, certains ont déjà promis leur appui.
Les régions de l’Afrique dépourvues de services publics, telles que le nord-est du Nigeria, où la police et l’armée n’ont pas été capables de donner un coup d’arrêt aux opérations de Boko Haram, sont particulièrement préoccupantes à cet égard. La Somalie, avec son histoire récente d’occupation par al-Shebab, pourrait également constituer une cible pour l’EI. En Égypte et en Libye, on compte déjà des bastions de l’EI.
En février 2015, Boko Haram a officiellement fait allégeance à l’EI.
Simon Allison a observé que le plus grave danger pour les pays africains, en particulier l’Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie, est « l’impact potentiel que représente la présence de milliers de combattants bien entraînés, aguerris, choisissant de revenir ou recevant l’ordre de rentrer chez eux après avoir combattu avec [l’EI] ou d’autres groupes djihadistes en Syrie ».
L’EI EN AFRIQUE
Tels sont quelques-uns des pays africains confrontés aux combattants de l’EI :
ALGÉRIE : En septembre 2014, le groupe Soldats du Califat, également connu sous le nom de Jund al-Khilafa, a fait allégeance à l’EI. Ce groupe, issu de l’AQMI, a accusé ce dernier de dévier du « vrai chemin ». Ses membres ont proclamé leur obéissance absolue à l’EI, et deux semaines plus tard, ils ont décapité un citoyen français en représailles contre la participation de la France aux frappes aériennes sur l’EI en Irak.
Veryan Khan, directrice de la rédaction du Consortium d’analyse et de recherche sur le terrorisme, observe dans le magazine New York que la décapitation était particulièrement significative en ce sens qu’elle avait été décidée « au nom de l’État islamique ».
ÉGYPTE : L’EI a engagé des opérations dans la péninsule du Sinaï, au nord de l’Égypte, à la mi-2014, attaquant des soldats, policiers et civils égyptiens. Une vidéo de l’EI a indiqué que le groupe avait établi des postes de contrôle militaire en Égypte près de la mer Méditerranée, le long d’une route majeure reliant El-Arish à la ville palestinienne de Rafah. Dans la vidéo, l’EI a déclaré qu’il attaquerait les soldats égyptiens et les « espions au service des juifs ». À la mi-décembre 2014, l’EI a diffusé une vidéo montrant le groupe tuant trois soldats égyptiens lors d’une fusillade exécutée d’un véhicule en marche.
La faction égyptienne de l’EI se désigne elle-même sous le nom de Wilayat Sinaï (province du Sinaï). Le New York Times explique que la faction est composée principalement d’un groupe appelé Ansar Beit al-Maqdis, comptant environ 1.000 radicaux. Le groupe, formé durant la révolution égyptienne de 2011, était considéré comme l’organisation extrémiste la plus dangereuse en Égypte. Il a fait allégeance à l’EI en novembre 2014, dans l’espoir d’obtenir des ressources et des armes destinées à renverser les dirigeants du Caire en proie à une agitation considérable.
Avant son ralliement à l’EI, le groupe était déjà une force non négligeable. La Voix de l’Amérique a rapporté que le groupe était « devenu de plus en plus expert dans l’exécution d’attaques » et était devenu de plus en plus sophistiqué dans sa sélection des cibles en fonction de leur valeur stratégique. Il a intensifié ses attaques après le renversement en juillet 2013 du Président Mohamed Morsi par l’armée égyptienne. Dans une première phase, les attaques étaient limitées à la péninsule du Sinaï, mais il a élargi le rayon de ses opérations pour y inclure Le Caire.
En janvier 2015, les autorités égyptiennes ont arrêté neuf individus qui essayaient de pénétrer en Égypte à partir de la Libye. Le quotidien koweïtien Al-Rai a rapporté que leur mission était de tuer des ministres du gouvernement, des personnalités des médias et des hommes d’affaires. Les neuf hommes venaient du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Égypte.
LIBYE : L’instabilité du pays remonte au renversement de Mouammar Kadhafi en 2011. Des quantités considérables d’armes stockées à travers le pays ont depuis lors été pillées et vendues au marché noir. La Libye elle-même est devenue un terrain d’entraînement pour les combattants extrémistes.
Un nouveau groupe se dénommant Conseil consultatif de la jeunesse islamique (Majlis Shura Shebab al-Islam) s’est emparé de la ville côtière libyenne de Derna en avril 2014. Initialement, le groupe a fait alliance avec al-Qaida, mais il a changé d’allégeance en se ralliant à l’EI en juin 2014. Dans une déclaration, le groupe a affirmé : « Il nous incombe de soutenir cet État islamique opprimé qui est considéré comme un ennemi par ceux qui sont près et ceux qui sont loin, parmi les infidèles ou les hypocrites, ou ceux dont les âmes sont pareillement mortes ».
Même si le contrôle absolu exercé par le groupe sur une ville tout entière de plus de 80.000 habitants est alarmant, il ne saurait surprendre outre mesure. CNN International a rapporté que la ville a fourni 800 combattants à l’invasion de l’Irak par l’EI. La chaîne a également indiqué que c’est de cette ville qu’étaient partis un grand nombre de combattants pour la guerre civile en Syrie. Selon le Washington Times, ce sont ces combattants de retour qui ont dirigé le siège de la ville. Le groupe s’est emparé des bâtiments gouvernementaux, des véhicules de sécurité et des principaux édifices locaux, et utilisait un stade de football pour des exécutions publiques.
« L’EI représente une grave menace en Libye », a déclaré l’ex-extrémiste libyen Noman Benotman à CNN. « Il est en bonne voie de créer un émirat islamique dans l’est de la Libye. Dans leur majorité, les habitants de Derna sont opposés à la prise de contrôle de la ville par l’État islamique, mais avec l’absence complète de toute présence du gouvernement central, ils ne sont pas en mesure de faire grand-chose à ce sujet pour le moment».
L’une des atrocités les plus brutales et les plus médiatisées commises par le groupe a eu lieu en Libye en février 2015, lorsque les extrémistes de l’EI ont décapité 21 chrétiens coptes égyptiens. L’EI a diffusé une vidéo des exécutions, dont l’authenticité a été confirmée par le gouvernement égyptien et par l’Église copte.
MAROC : En janvier 2015, le Maroc a annoncé avoir démantelé une cellule extrémiste islamiste qui envoyait des combattants en Syrie et en Irak rejoindre l’EI. L’agence Reuters a rapporté que les instructions données aux combattants étaient d’attaquer leur pays d’origine à leur retour.
Les autorités marocaines ont fait savoir que la cellule avait été active dans la cité de Meknès et dans les villes d’El-Hajeb et d’El-Hoceima dans les montagnes du Rif au nord du pays. L’un des responsables a déclaré que, d’après le gouvernement, près de 2.000 Marocains auraient combattu aux côtés de l’EI en Syrie et en Irak.
Des vidéos de combattants armés marocains de l’EI faisant le serment de renverser le gouvernement marocain ont circulé dans le pays, diffusées dans les médias sociaux.
NIGERIA : Bien que l’on n’ait pas signalé de mouvements de l’EI au Nigeria, les observateurs ont remarqué son influence dans les tactiques et la rhétorique des rebelles de Boko Haram dans le nord-est.
« Il n’y a pas de contacts opérationnels directs », estime J. Peter Pham, directeur du centre Afrique de l’Atlantic Council, en décembre 2014. « Cependant, il est tout à fait clair que Boko Haram est attentif à [l’EI], et que [l’EI] est attentif à Boko Haram ».
Jacob Zeen, spécialiste de l’Afrique à la Jamestown Foundation, a indiqué à l’Agence France-Presse que Boko Haram, initialement, avait reçu l’appui de l’AQMI, mais que « plus récemment, il avait commencé à s’inspirer de la doctrine idéologique et militaire de l’État islamique, et qu’en retour, il avait commencé à être reconnu par l’État islamique ».
Pour J. Peter Pham, Boko Haram a commencé à faire sa propre promotion de la même manière que l’a fait l’EI.
« Ils utilisent des équipements lourds, ils défilent avec des chars pris à l’armée nigériane arborant le drapeau noir, comme ils l’ont vu dans les vidéos de l’EI », rappelle-t-il. « L’EI offre un modèle mobilisateur. Al-Qaida est une marque dépassée. »
L’EI, à son tour, a été influencé par Boko Haram. Lorsque l’EI a pris en otages les Yazidis en Irak en 2014, il a cité l’enlèvement, de sinistre mémoire, de 276 filles à Chibok, au Nigeria. Début 2015, Boko Haram a adopté une autre tactique de l’EI : en plus des attaques-surprises, il a commencé à tenir le territoire.
TUNISIE : La Tunisie, un pays laïc, est largement considérée comme un modèle de réforme démocratique, à la suite des révolutions du Printemps arabe. Mais cela pourrait changer. The Guardian a estimé qu’il y avait davantage de Tunisiens parmi les extrémistes étrangers combattant en Syrie et en Irak que de ressortissants venant d’autres pays.
La Tunisie estime qu’au moins 2.400 de ses citoyens sont devenus des combattants en Syrie depuis 2011, et que, début 2015, environ 400 étaient revenus. D’après le quotidien, « à Douar Hicher, un district pauvre à la périphérie de Tunis, tout le monde sait que 40 ou 50 jeunes gens sont partis combattre et que peut-être une dizaine ont été tués ».
Deux extrémistes tunisiens qui ont assassiné des hommes politiques laïcs en 2013 ont déclaré en décembre 2014 que depuis cette époque ils ont rejoint l’EI. « Nous allons revenir et tuer plusieurs d’entre vous », a déclaré l’un des extrémistes dans une vidéo. « Vous ne mènerez pas une vie tranquille avant que la Tunisie ne mette en œuvre la loi islamique. »
MAINTENIR L’ÉTAT DE DROIT
L’EI espère planter son drapeau en Afrique. Aaron Y. Zelin, dans un article pour la fondation The Washington Institute, explique que l’occupation de Derna inspirée de l’EI pourrait être un modèle pour « une future acquisition de territoire par l’État islamique au-delà de sa base en Irak et en Syrie ».
« D’autre part, ce modèle divergerait très nettement de la façon dont al-Qaida a opéré dans le passé, à savoir, le fait de compter en premier lieu sur les organisations de franchises locales autonomes », avance-t-il.
Au regard de la confrontation avec l’EI, les experts sont d’accord sur un point : l’intervention militaire sera sans aucun doute nécessaire, mais une approche coercitive à elle seule s’avèrera inefficace. L’Institute for Security Studies explique que, d’après ses recherches, le fait de mettre un coup d’arrêt à des groupes extrémistes, quels qu’ils soient, exige l’adhésion à la primauté du droit et à une approche fondée sur la justice pénale, à l’intérieur du cadre juridique de tout pays en question. Ce point de vue est partagé par d’autres organisations.
« Trop souvent, au nom de la lutte contre le terrorisme, les forces de sécurité oublient que les violations des droits de l’homme telles que les mauvais traitements infligés aux détenus, le refus de garanties d’un procès équitable, les exécutions extrajudiciaires et les remises illégales de détenus, engendrent de l’instabilité en portant atteinte à l’état de droit et en s’aliénant les populations affectées », a fait valoir l’organisation new-yorkaise Open Society Justice Initiative (Projet de justice Société ouverte). Selon cette initiative, de telles tactiques « font peu pour endiguer les violences causées par le terrorisme », et « pourraient bien aggraver encore la situation ».
LE DIRIGEANT DE L’EI ENTOURÉ DE SECRET
Abu Bakr al-Baghdadi est le dirigeant incontesté de l’EI. Mais au-delà de ce fait, on ne sait vraiment que très peu de choses sur lui.
Il prétend être un descendant direct du prophète Mohammed. En majeure partie, il est un mystère. Même les détails concernant son enfance font l’objet d’âpres controverses.
Il n’autorise pas que soient prises des photographies ou des vidéos de lui. Il évite de se mettre en avant et on dit qu’il porte un masque lorsqu’il est en présence de prisonniers.
Abu Bakr al-Baghdadi a rejoint un petit groupe armé dans l’est de l’Irak après l’invasion américaine. En 2005, il a été capturé et envoyé dans le camp d’internement de Bucca dans le sud de l’Irak. Là, on pense qu’il a rencontré des combattants d’al-Qaida et qu’il s’est entraîné avec eux. Au cours de son séjour en prison, il a consolidé son pouvoir.
En 2010, après la mort de deux des dirigeants d’al-Qaida en Irak, Abu Bakr al-Baghdadi a pris les rênes. À cette époque, la rébellion sunnite était en train de sombrer. La guerre civile en Syrie a tout changé. L’absence soudaine d’autorité dans des zones étendues de la Syrie a ouvert la voie à l’expansion d’al-Qaida dans ce pays.
En juin 2013, il a rejeté al-Qaida et son leader, Ayman al-Zawahiri.
« L’essor de l’EI aux dépens du mouvement d’Ayman al-Zawahiri est le signe qu’un nouveau mouvement hybride dangereux fondé sur le développement d’un État en détruisant tout sur son passage est en train de voir le jour à partir de l’incubateur terroriste syrien », a écrit Theodore Karasik, de l’Institute for Near East and Gulf Military Analysis (Inegma). « Au bout du compte, l’EI cherche à créer un État islamique à partir duquel il pourrait lancer une guerre sainte mondiale. Peut-être que cette guerre est en train de commencer à mesure que l’EI d’Abu Bakr al-Baghdadi éclipse l’al-Qaida d’Ayman al-Zawahiri. »
Certains observateurs affirment qu’Ayman al-Zawahiri est désormais considéré comme inefficace, comparé à son rival de l’EI.
« Depuis les dix dernières années ou davantage, [Ayman al-Zawahiri] est terré dans une zone frontalière entre l’Afghanistan et le Pakistan, et il n’a pas vraiment fait grand-chose de plus que publier quelques déclarations et vidéos », précise à l’Agence France-Presse Richard Barrett, un ancien responsable de la lutte contre le terrorisme au service du renseignement britannique. « En revanche, Abu Bakr al-Baghdadi a accompli un nombre d’actions étonnant, il a capturé des villes, il a mobilisé un très grand nombre d’individus et il a tué impitoyablement dans tout l’Irak et toute la Syrie. »
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