Zakariya Ismail Hersi, un ancien commandant d’al-Shebab de haut rang, s’exprime lors d’une conférence de presse au palais présidentiel de Mogadiscio, en Somalie. [THE ASSOCIATED PRESS]
VOIX DE L’AMÉRIQUE
Le président de la Somalie a renouvelé une offre d’amnistie aux membres du groupe extrémiste al-Shebab, lié à al-Qaida.
En janvier 2015, le président Hassan Sheikh Mohamud a déclaré que son gouvernement assurerait la sécurité des membres d’al-Shebab qui reconnaîtraient leurs crimes, rejetteraient le groupe extrémiste et adhèreraient au processus de paix et de réconciliation de la Somalie.
Hassan Sheikh Mohamud a également déclaré que son gouvernement aiderait les transfuges à apprendre un métier ou à trouver du travail. L’annonce a été faite à la suite de la défection de l’ancien chef du renseignement d’al-Shebab, Zakariya Ismail Hersi, et dans le contexte de ce qui a été décrit par le gouvernement comme un flux régulier de recrues de base abandonnant l’extrémisme.
Hassan Sheikh Mohamud a précisé que certains crimes, tels que le meurtre et le viol, n’entrent pas dans le cadre de l’amnistie, mais il a ajouté que ceux qui ont commis de tels crimes pourraient se joindre au processus de paix après avoir purgé leur peine.
Zakariya Ismail Hersi a dénoncé le groupe extrémiste durant sa première apparition publique après sa reddition au gouvernement somalien. Il a affirmé que les dirigeants du groupe avaient induit les militants en erreur en les faisant combattre pour une forme dénaturée du djihad, et il s’est engagé à persuader les combattants de renoncer à la violence et de se rendre au gouvernement somalien.
Jusqu’à sa défection, Zakariya Ismail Hersi, également connu sous le nom de Zaki, avait été le chef du renseignement du groupe al-Shebab, basé en Somalie. Il s’agit du commandant d’al-Shebab au rang le plus élevé à se rendre au gouvernement de Mogadiscio depuis la reddition de Said Atam, le chef d’al-Shebab dans la région de Puntland, en juin 2014. Un autre dirigeant, Hassan Dahir Aweys, s’est rendu en juin 2013.
Al-Shebab contrôlait à un moment donné une bonne partie de la Somalie méridionale et centrale, et a imposé une forme brutale de droit islamique interdisant la musique et a procédant à des amputations publiques sur les personnes accusées de vol.
Les troupes gouvernementales et de l’Union africaine ont repris la plus grande partie du territoire, mais les extrémistes ont encore été en mesure de tuer plusieurs membres du Parlement en 2014 et de lancer deux assauts majeurs sur le palais présidentiel. Le gouvernement somalien a pour la première fois offert l’amnistie aux combattants d’al-Shebab en septembre 2014, après que le chef suprême du groupe, Ahmed Abdi Godane, a trouvé la mort dans une frappe aérienne.