Une société turque, Albayrak Group, a signé un contrat de 20 ans pour gérer le port de Mogadiscio, en s’engageant à le moderniser et à superviser sa croissance.
La sous-traitance des opérations portuaires est un signe supplémentaire de la lente réhabilitation de la Somalie, un changement spectaculaire après plus de deux décennies de guerre dans laquelle des clans se sont affrontés pour contrôler le bien le plus précieux du pays et laisser se délabrer ses installations.
« Si vous venez maintenant au port de Mogadiscio, vous vous demanderez si c’est un marché ou un port », a déclaré Abdirahman Omar Osman, conseiller de la présidence somalienne. Il a décrit comment les porteurs se précipitent pour décharger les dhows et les navires, qui viennent amarrer, afin de gagner un peu d’argent. « La société turque va améliorer l’infrastructure, augmenter les revenus du gouvernement et mettre le port aux normes internationales ».
Il est vital pour le gouvernement d’avoir un port efficace. C’est l’unique grande source de revenus de l’État, indispensable pour construire une économie viable dans un pays qui lutte encore contre l’insurrection d’Al-Shebab. L’opération pourrait aussi restaurer la réputation de la Somalie, réputée pour servir de base aux pirates, même si l’on constate une forte baisse des détournements de navires depuis 2012.
Le gouvernement cherche à établir un équilibre entre la nécessité d’avoir un port efficace et la préservation des emplois. « Ils ne perdront pas leur emploi », a assuré le ministre des Ports et des Transports maritimes, Yusuf Moallim Amin, avant d’ajouter qu’une augmentation du trafic pourrait générer plus de travail pour les porteurs.
Yusuf Moallim Amin souhaite que le trafic passe de 3.000 conteneurs par mois aujourd’hui à 50.000 dans quelques années.
Les 5 millions de dollars de revenus mensuels du port, générés par les taxes, pourraient doubler en un an si le trafic augmente, a ajouté le ministre. Albayrak améliorera le recouvrement des taxes de service, d’un montant de 1,2 million de dollars, dont l’État perçoit 55 pour cent, a-t-il poursuivi. Albayrak a l’intention de construire quatre nouveaux postes d’amarrage et d’en réparer d’autres, portant à 10 le nombre de postes en service.