Ce ballet est dansé sur la célèbre mélodie de Tchaikovsky, mais là, ce n’est pas votre traditionnel Casse-noisette de Noël : le Joburg Ballet, une compagnie sud-africaine, a mis en scène le ballet dans le désert du Kalahari parmi d’anciennes peintures des Bochimans.
Le thème de l’hiver a été remplacé par le soleil, le sable et les baobabs. Le rôle de Fée Dragée est remplacé par une sangoma, ou guérisseuse traditionnelle, et la célèbre Danse russe est exécutée en salopettes et bottes de caoutchouc.
Dans l’hémisphère sud, les fêtes de Noël arrivent en plein été, aussi « faire comme si c’était l’hiver dehors en saison estivale est un peu ridicule », fait remarquer Dirk Badenhorst, le directeur général du Joburg Ballet. « L’idée était donc de créer un Casse-noisette sud-africain qui raconterait l’histoire normale, mais dans un décor sud-africain et en été. »
La première création de Casse-noisette revisité a été mise en scène pour la première fois en 2008 par l’ancêtre du Joburg Ballet. Les représentations ont eu lieu du 19 au 27 septembre 2014.
Le décor est celui d’un univers magique propre à l’Afrique du Sud, avec ses sangomas, ses baobabs, la danse des bottes de caoutchouc — une invention des mineurs noirs — et il ne serait pas complet sans les koeksisters, une sucrerie traditionnelle locale. La version 2014 du ballet a ajouté des spectacles de cirque, avec certains personnages voyageant vers un monde magique suspendu à des cordes.
Kitty Phetla, soliste au Joburg Ballet, qui a joué le rôle de Fée Dragée, et qui dans cette création joue le rôle de la guérisseuse traditionnelle, décrit une dernière version de la danse « plus dangereuse ».
« C’est plus sculpté, rapide, c’est très intéressant », estime-t-elle.
Pendant plusieurs années, le Joburg Ballet, auparavant connu sous les noms de Mzansi Productions et South African Ballet Theatre, a essayé de renouveler son image de marque, en décloisonnant cet art au-delà de son public majoritairement blanc.
« Nous voulons conserver notre audience actuelle bien sûr, mais aussi cultiver un nouveau public sud-africain, un public jeune, noir, très intéressant », explique Dirk Badenhorst. « Cette représentation est l’une de nos façons d’y arriver. »