Les « born free » d’Afrique du Sud prennent leur place aux élections
PERSONNEL D’ADF
On les appelle les « born free » (nés libres), les Sud-africains nés après le passage du pays de l’apartheid à la démocratie. Le 7 mai 2014, 20 ans après l’élection de Nelson Mandela comme premier président noir, le premier groupe de born free s’est rendu aux urnes pour avoir voix au chapitre en ce qui concerne l’avenir du pays.
« C’est super de voter pour la première fois », a déclaré Mawande Nkoyi, 18 ans, à Reuters, dans le bidonville de Langa, au Cap. « Maintenant j’ai mon mot à dire dans les élections du pays et dans ce qui se passe. C’est quelque chose de nouveau dans ma vie. »
Vingt millions de Sud-africains – environ 40 pour cent de la population – sont nés après l’apartheid. Environ 25 millions de votants ont été inscrits sur les listes électorales, alors que les préoccupations grandissaient concernant le chômage, l’inégalité et la corruption. Près de 2 millions de Sud-africains ont 18 ou 19 ans et à peu près 650.000 d’entre eux se sont inscrits pour voter.
Le 27 avril 2014 a marqué le 20e anniversaire des premières élections multiraciales d’Afrique du Sud, qui ont mis fin à trois siècles de domination blanche et à 46 ans d’apartheid. Selon la BBC, après le dépouillement des votes, l’African National Congress (ANC) avait remporté 62 pour cent des suffrages. La Democratic Alliance avait réalisé 22 pourcent et le parti Economic Freedom Fighters arrivait en troisième place avec 6 pour cent. La commission électorale a déclaré que les élections s’étaient déroulées dans le calme dans la plupart des 22.263 bureaux de vote du pays. La participation était d’un peu plus de 73 pour cent.
Certains born free ont exprimé leur gratitude envers l’ANC, le parti de Nelson Mandela, et lui ont attribué la liberté qu’a connue la génération de leurs parents.
« C’est bon de pouvoir voter pour la première fois et je suis fier de voter pour l’ANC », a déclaré à l’Agence France presse (ANO) Nonhlahla Nkomo, 20 ans, apprentie esthéticienne, juste avant les élections. « Il mérite ma voix. Je suis née dans une Afrique du Sud libre grâce à l’ANC. »
Nathaniel Groep, 19 ans, éducateur, de Mannenberg, un bidonville du Cap, a déclaré à Reuters : « Chaque voix compte, en particulier pour les jeunes. De nouvelles possibilités s’offrent à notre génération et peut-être pourrons-nous construire un avenir meilleur. » Groep était plus préoccupé par l’activité des gangs et le manque d’opportunités d’emploi.
Lesedi Nene, 19 ans, d’Orlando West, a confié à l’AFP : « Je suis un peu inquiet, je me demande si j’ai pris la bonne décision ou non ? ». Nene a dit que ses études d’Histoire l’ont guidé dans son choix. Lui aussi a voté pour l’ANC.
La Sud-africaine blanche, Thandi Mamacos, 18 ans, du Cap, a dit à Reuters qu’il était « vraiment important que les jeunes votent parce que ce sont eux qui devront vivre le plus longtemps avec les résultats. C’est plus notre pays que celui de la vieille génération, qui ne veut peut-être pas changer ce qu’il faudrait changer, en raison de ce qui s’est passé autrefois. »
L’héritage de Mandela a occupé une large place dans l’esprit des born free qui allaient voter pour la première fois. Sanele Chileze, du bidonville d’Embo, près de Durban, a déclaré à Reuters : « Nous devons préserver l’héritage de Mandela. C’est pourquoi il est très important que nous votions, pour que ce pays soit intègre et que tout le monde soit libre. Si je ne vote pas, je ne peux rien dire ; si je vote, j’ai mon mot à dire. »
Comments are closed.