AGENCE FRANCE-PRESSE
La Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, auteure du succès de librairie Half of a Yellow Sun (La moitié d’un soleil jaune) a déclaré que l’écriture d’un roman sur la guerre civile qui a dévasté sa région natale a aidé la population à tisser des liens avec un passé que la plupart n’évoquent plus.
En octobre 2013, un mois après la première projection du film tiré du roman, Chimamanda Ngozi Adichie, âgée de 36 ans, s’est penchée sur l’impact du livre qui a pour cadre la Guerre du Biafra. Ce conflit a déchiré le Nigeria de 1967 à 1970 et a fait plus de 1 million de victimes après la tentative de sécession de la région du sud-est du pays, dont l’auteure est originaire.
« De nombreuses personnes qui ont lu Half of a Yellow Sun considèrent le roman comme un point d’entrée dans leur histoire », a observé Chimamanda Ngozi Adichie.
Elle a indiqué que les Igbos de sa génération, le groupe ethnique majoritaire de la région du sud-est, « ont grandi en sachant que ce terrible événement avait eu lieu et avait profondément affecté nos familles ». Cependant, ceux qui ont survécu à la guerre n’en parlaient pas. Ses parents étaient assistants à l’Université du Nigeria, Nsukka, la première université autochtone du pays créée peu après que cette nation a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1960.
« Ma mère évoquait souvent les pénuries liés à la guerre ou bien mon père parlait de son propre père, mon grand-père, que je n’ai jamais connu parce qu’il est mort en 1969 dans un camp de réfugiés, a confié Chimamanda Ngozi Adichie. La guerre a toujours existé là-bas. Je connaissais le terme « agha », qui signifie la guerre [en igbo]. J’ai toujours connu l’« agha ». Pourtant, je n’en connaissais pas les détails. »
Le roman, publié en 2006, s’est vendu à 800.000 exemplaires en anglais et a été traduit dans 35 autres langues.
Quant au film, projeté pour la première fois au Festival international du film de Toronto le 8 septembre 2013, Chimamanda Ngozi Adichie précise qu’elle avait besoin de rester à l’écart de sa production « pour préserver [son] équilibre mental ».
« C’est un ouvrage dont je suis très fière, mais c’est également un livre qui a, pour moi, une forte charge émotionnelle. […] Chaque page de ce livre est importante », a-t-elle ajouté.
Le dernier roman de Chimamanda Ngozidichie Americanah publié en mai 2013 explore en partie les nuances de la culture américaine à partir du regard d’une Africaine fraîchement arrivée dans ce pays.
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