AGENCE FRANCE-PRESSE
Moussa Faki Mahamat, ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad, a assumé le poste de chef de la Commission de l’Union africaine, en promettant de réformer l’institution et de répondre aux crises du continent.
M. Faki a assumé la direction de ce bloc continental de 54 pays en mars 2017, quelques jours après l’annonce par les Nations unies de crises alimentaires dans quatre pays, dont trois en Afrique : la Somalie, le Soudan du Sud et le Nord-Est du Nigeria. L’ONU a déclaré que ces pénuries alimentaires constituaient la plus forte crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
« La famine qui ravage aujourd’hui de vastes régions d’Afrique est pour nous une réelle humiliation », a déclaré aux délégués M. Faki au siège social de la Commission à Addis-Ababa, en Éthiopie. « Le potentiel immense de notre continent et le taux enviable de croissance économique d’un grand nombre d’états membres de l’union ne nous donnent aucune justification pour cette tragédie humaine odieuse. »
M. Faki, âgé de 56 ans, proche du président tchadien Idriss Deby, a promis de placer « le développement et la sécurité » en tête de son programme. En tant que ministre des Affaires étrangères, il est réputé avoir adopté une position ferme contre l’extrémisme islamique au Mali, au Nigeria et au Sahel. M. Faki a été élu président de l’UA en janvier 2017 après sept tours de scrutin, l’ayant emporté sur le ministre kényan des Affaires étrangères Amina Mohamed et des candidats du Botswana, de la Guinée équatoriale et du Sénégal.
Dans son discours, M. Faki a loué le rapport, qu’il a appelé « édifiant », du président du Rwanda Paul Kagame recommandant des façons de réformer l’UA. Ce rapport demande à l’institution de mieux se distinguer des autres blocs régionaux et de concentrer ses efforts seulement sur des domaines clés tels que les affaires politiques, la paix et la sécurité. M. Faki prend la relève de Nkosazana Dlamini-Zuma d’Afrique du Sud.