Dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, les nations se sont réunies pour essayer de reconstruire leur société déchirée par la guerre. Un nouveau système mondial est né et les Nations unies, ce grand organisme, ont été établies comme symbole et protecteur des aspirations et des meilleurs idéaux de l’humanité.
Les nations ont compris que c’était dans leur intérêt d’aider les autres à sortir des décombres et de la terre en friche de la guerre. Une assistance fiable et considérable a permis aux pays émaciés par la guerre de se transformer en sociétés fortes et productives.
Cette période était un point culminant pour la confiance dans les institutions mondiales et la conviction que l’humanité avait appris les leçons nécessaires pour aller de l’avant, dans la solidarité mondiale et l’harmonie.
Aujourd’hui et depuis plusieurs décennies, l’Afrique demande le même niveau d’engagement politique et de dévotion aux ressources qui a caractérisé le Plan Marshall.
Nous ne demandons pas des programmes et des actions identiques. Ce que nous recherchons, c’est un engagement tout aussi solide envers le partenariat. Nous recherchons une coopération internationale améliorée avec les nations africaines pour réaliser le programme de 2030 et les objectifs de développement durables.
Je souhaite souligner cinq points importants :
- Si le thème de cette année doit avoir un impact quelconque, les institutions mondiales, les autres pays et les acteurs du secteur privé doivent considérer le développement de l’Afrique comme une priorité, non seulement pour l’Afrique mais aussi pour leurs propres intérêts.
- Nous devons affirmer la gouvernance démocratique comme étant le meilleur garant de la volonté souveraine et du bien-être du peuple. Les coups d’État militaires sont des erreurs, tout comme les arrangements civils politiques biaisés qui perpétuent l’injustice.
- Notre région tout entière est engagée dans un combat prolongé contre les extrémistes violents. Dans cette tourmente, une filière sombre de traite inhumaine a été formée. Dans cette voie, tout est à vendre. Les hommes, les femmes et les enfants sont considérés comme des biens mobiliers.
- Pourtant, des milliers s’aventurent dans les sables chauds du Sahara et les profondeurs froides de la Méditerranée à la recherche d’une meilleure vie. En même temps, les mercenaires et les extrémistes avec leurs armes meurtrières et leurs idéologies ignobles envahissent notre région depuis le nord.
- Ce trafic néfaste sape la paix et la stabilité de toute une région.
Le quatrième aspect important de la confiance et la solidarité mondiales consiste à sécuriser les zones du continent riches en minéraux contre le pillage et les conflits. Beaucoup de ces zones sont devenues des catacombes de misère et d’exploitation.
Le chaos affectant les zones riches en ressources ne respecte pas les frontières nationales. Le Soudan, le Mali, le Burkina Faso, la République centrafricaine : la liste s’élargit.
Le changement climatique affecte sérieusement le Nigeria et l’Afrique.
Les nations africaines lutteront contre le changement climatique mais elles le feront selon leur propre vision. Pour obtenir le consensus populaire nécessaire, cette campagne doit être harmonisée avec les efforts économiques généraux.
De façon fondamentale, la nature a été bienveillante pour l’Afrique, en lui donnant une terre et des ressources abondantes, et des peuples créatifs et industrieux. Pourtant, l’homme a trop souvent manqué de bienveillance envers son prochain, et cette tendance triste a provoqué des difficultés prolongées à la porte de l’Afrique.
Pour garder la foi dans les principes de cet organisme mondial et le thème de l’assemblée de cette année, la pauvreté des nations doit prendre fin. Le pillage des ressources d’une nation à cause de l’ambition excessive des entreprises et des gens des nations plus fortes doit prendre fin. La volonté du peuple doit être respectée. Cette belle planète, généreuse et indulgente, doit être protégée.