PERSONNEL D’ADF
Le ministère des Pêcheries et du Développement de l’aquaculture du Ghana a annoncé vers la mi-septembre des plans pour réexaminer les lacunes de licence qui permettent aux entreprises de pêche étrangères de fonctionner illégalement, souvent en créant des sociétés fantômes qui masquent l’identité des propriétaires véritables de navire.
Les sociétés fantômes agissent typiquement par l’intermédiaire de sociétés de façade locales en utilisant des structures d’entreprise opaques pour importer leurs navires, les enregistrer et obtenir une licence de pêche, selon l’Environmental Justice Foundation (EJF, Fondation pour la justice environnementale).
Alors que les navires étrangers de pêche industrielle sont interdits au Ghana, certaines sociétés sont réputées payer des personnes morales locales à des fins de pêche illégale, déclare la ministre des Pêcheries Mavis Hawa Koomson dans un article du journal ghanéen Daily Graphic.
Les lois ghanéennes interdisent aussi aux chalutiers industriels qui appartiennent ou sont contrôlés par des étrangers de battre le pavillon local, mais cela se fait actuellement de façon routinière. Cette pratique s’appelle battre un pavillon de complaisance. Elle aide les propriétaires des navires à contourner les fardeaux financiers et autre réglementation.
« Nous connaissons leurs activités et c’est pourquoi nous élaborons des exigences de licence et pourquoi les navires industriels n’ont pas encore été autorisés à naviguer », déclare Mme Koomson.
En ce qui concerne l’élimination de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (IUU), un nombre croissant d’experts déclarent que la détermination de l’identité des propriétaires et des bénéficiaires véritables des navires de pêche peut être plus efficace que le ciblage des activités en mer. Il est estimé que 90 % des chalutiers actifs au Ghana appartiennent à des sociétés chinoises, selon EJF.
Duncan Copeland, directeur exécutif de Trygg Mat Tracking, a déclaré à Mongabay (plateforme d’actualités sans but lucratif sur la science environnementale et la conservation) : « Si vous examinez les acteurs provoquant le plus grand risque, et leurs navires, très peu d’entre eux battent le pavillon du lieu de résidence du propriétaire de la société. La plupart commencent maintenant à utiliser diverses sociétés qui sont en fait des sociétés fantômes, des coentreprises. »
Un accord de coentreprise est une entente entre deux sociétés ou plus pour créer une nouvelle société pour leur avantage mutuel.
M. Copeland a déclaré à ADF en début d’année qu’il n’existait aucun avantage légitime pour que les pays africains acceptent des vaisseaux de pêche appartenant à des sociétés fantômes
Les vaisseaux engagés dans la pêche illégale sont aussi réputés changer de nom, manquer de s’enregistrer dans les ports et omettre de déclarer toute leur prise, ce qui prive les résidents de nourriture et de revenus tout en détruisant les écosystèmes et décimant les stocks de poissons.
Du point de vue de la mise en application des lois, il est plus difficile pour les autorités d’attraper les chalutiers de pêche illégale qui naviguent presque constamment que d’affronter les propriétaires d’entreprises terrestres. Pourtant, selon le rapport de Mongabay, la plupart des approches réglementaires visant à faire face à la pêche illégale donnent priorités aux activités en mer.
« En conséquence, alors que le secteur des industries minières est conscient depuis plusieurs décennies du besoin d’identifier les propriétaires bénéficiaires, c’est seulement récemment qu’une réalisation similaire a été adoptée par le secteur de la pêche », a déclaré Steve Trent, directeur exécutif d’EJF, à Mongabay.
Des pratiques onéreuses
Le commerce maritime illégal fait perdre annuellement à l’Afrique de l’Ouest près de 1,95 milliard de dollars sur la chaîne de valeur des poissons et fait perdre aux foyers 593 millions de dollars de revenu. La pêche IUU a aussi été liée à d’autres crimes tels que la piraterie, les enlèvements et le trafic de stupéfiants.
La Chine est le pire contrevenant mondial de la pêche IUU, selon l’Index de pêche IUU, et cible depuis des années l’Afrique de l’Ouest.
Les pêcheries marines du Ghana soutiennent les moyens de subsistance de plus de 2,7 millions de personnes, soit près de 10 % de la population. Plus de 100.000 pêcheurs et 11.000 pirogues sont actifs dans le pays, mais à cause de la surexploitation et des tactiques IUU, le revenu annuel moyen a baissé jusqu’à 40 % par pirogue artisanale au cours des quinze dernières années environ, selon l’EJF.
L’engagement du Ghana pour combler les vides juridiques des licences est pris alors que le pays s’efforce de résoudre les problèmes associés au carton jaune qu’il a reçu cette année de l’Union européenne. Ce carton jaune est un avertissement selon lequel des sanctions pourront être imposées si un pays n’améliore pas ses efforts pour mettre fin à la pêche IUU.
Si ces problèmes ne sont pas résolus, le Ghana pourrait recevoir un carton rouge, signifiant que ses produits de pêche sont interdits sur le marché de l’UE, où la plupart des poissons du Ghana sont exportés.
Mme Koomson déclare que le gouvernement du Ghana « prend aussi des mesures pour acquérir quatre bateaux patrouilleurs qui seront déployés dans les quatre régions côtières pour soutenir les inspections fréquentes en mer, ainsi qu’un navire de recherche pour conduire régulièrement des recherches scientifiques sur les pêcheries », selon un reportage de SeafoodSource.
Un commentaire
We need to fighting against this such corruption adding poverty to our local fishermen’ and familys