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LE KENYA AFFIRME SON ENGAGEMENT CONTRE LA VIOLENCE EXTRÉMISTE

Joseph Ole Nkaissery, chef de cabinet au ministère de l'Intérieur et de la Coordination du gouvernement du Kenya, est intervenu lors du Sommet de la Maison-Blanche pour la lutte contre l'extrémisme violent le 19 février 2015, à Washington, D.C. Ses remarques ont été résumées pour des raisons d’espace.
Joseph Ole Nkaissery,
chef de cabinet au ministère de l’Intérieur et de la Coordination du gouvernement du Kenya, est intervenu lors du Sommet de la Maison-Blanche pour la lutte contre l’extrémisme violent le 19 février 2015, à Washington, D.C. Ses remarques ont été résumées pour des raisons d’espace.

Le Kenya est confronté à la menace croissante du terrorisme, en raison de plusieurs facteurs. Premièrement : nous avons une frontière commune d’environ 700 kilomètres avec la Somalie, où les bases d’al-Shebab sont situées. Al-Shebab leurre les jeunes Kényans et utilise ces bases en Somalie pour recruter, radicaliser, entraîner ces jeunes et planifier des attaques terroristes contre le Kenya et la région. Deuxièmement : nous faisons l’objet d’infiltrations par les extrémistes, un défi à relever qui est compliqué par les réalités de notre importante population somalienne autochtone. 

Troisièmement : nous avons également observé l’utilisation d’espaces refuges pour fomenter l’extrémisme violent. Les camps de réfugiés sont particulièrement vulnérables à la radicalisation. Aujourd’hui, le Kenya accueille plus de 600.000 réfugiés, dont la plupart sont dans des camps. Les autres espaces protégés utilisés incluent des établissements d’enseignement, la plupart des prisons et des centres d’assistance publique. Il est donc crucial que cette réunion explore les moyens d’éviter que les espaces refuges deviennent un terreau pour l’extrémisme.

Notamment, nous devons demander des comptes aux institutions et aux organisations qui reçoivent des ressources destinées au développement et aux activités locaux, mais qui au lieu de cela les utilisent pour favoriser l’extrémisme.

Quatrièmement : notre vulnérabilité est également accentuée par l’élargissement de notre nature démocratique, qui est exploitée par les auteurs d’actes extrémistes violents, lesquels se l’approprient. Nous constatons une utilisation croissante des médias électroniques pour recruter, inciter et même former des candidats à l’extrémisme. J’espère qu’il y aura une réflexion approfondie sur la manière dont nous pouvons assurer la sécurité de notre espace démocratique, de nos aspirations et des valeurs qui sont menacés par ces phénomènes.

En réponse à cette menace, le Kenya est en train de mettre en œuvre un certain nombre de programmes. Premièrement, nous disposons d’une stratégie nationale de lutte contre la radicalisation, qui est axée sur sept domaines, à savoir la diffusion du message, la réhabilitation psychosociale, la religion, la tolérance, le renforcement des capacités, la rééducation politique et les volets de la sécurité.

Nous avons également une initiative conjointe avec la société civile et des organisations confessionnelles, ainsi qu’avec des partenaires de développement, notamment les États-Unis, l’Union européenne et les gouvernements du Danemark et du Japon. Nous cherchons à investir davantage dans des programmes qui renforcent la synergie de tous les acteurs engagés dans la lutte contre l’extrémisme violent ainsi que la prise en charge des combattants terroristes étrangers. Nous comptons également améliorer notre saisie des données, notre profilage et nos programmes sur mesure. À cet égard, nous accueillons tout partenaire et expert qui pourrait nous aider à améliorer notre stratégie nationale.

Finalement, je tiens à réitérer l’engagement du Kenya à continuer à jouer un rôle actif en tant qu’État frontalier pour l’emporter sur l’extrémisme violent. Nous accueillons favorablement la proposition en faveur de la poursuite de notre travail de mobilisation et de consultation. À cet effet, nous confirmons notre disponibilité pour accueillir une réunion de suivi dans la région de l’Afrique de l’Est.

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