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LA GAMBIE RENFORCE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

THE ASSOCIATED PRESS

Les journalistes de la Gambie ont créé un organisme autorégulateur qui, espèrent-ils, offrira une légitimité et davantage de liberté aux médias qui ont émergé de la dictature ayant gouverné ce petit pays d’Afrique de l’Ouest pendant plus de 20 ans.

Pendant le régime de 22 ans de l’ex-président Yahya Jammeh, les journalistes étaient régulièrement enlevés, torturés et tués. Après sa fuite en exil début 2017, à la suite d’une défaite électorale surprenante, le gouvernement a promis de nouvelles libertés. Toutefois, les lois obsolètes contre la sédition sont toujours en vigueur et le public est exhorté à porter plainte contre les journalistes devant le nouveau Conseil des médias de la Gambie au lieu des tribunaux.

Il est nécessaire de promouvoir des normes professionnelles plus élevées, déclare Saikou Jammeh, secrétaire général de la Gambia Press Union, qui supervise le nouvel organisme. (M. Jammeh n’a aucun lien de parenté avec l’ex-président.) « Nous l’avons aussi établi pour dissuader le gouvernement de toute tentative de régulation des médias, déclare-t-il. Ils ne le concernent pas, et ils ne devraient pas le concerner. »

Le nouveau conseil des médias représente une avancée importante pour la liberté de la presse, déclare-t-il.

Sous le régime précédent, de nombreux journalistes « devaient passer à un mode de survie et ils ne publiaient rien qui leur causait des problèmes », déclare M. Jammeh. « Les relations entre les médias et le public étaient caractérisées par la paranoïa et la suspicion. »

Il déclare qu’une presse libre s’est épanouie depuis la victoire électorale du président Adama Barrow en décembre 2016. De nouvelles stations de télévision se sont ouvertes et les journaux en ligne sont revenus de l’exil pour publier sans crainte les investigations et les critiques basées sur des allégations d’incompétence du gouvernement.

Sheriff Bojang Jr., président de la Gambia Press Union, parle des manchettes qui selon lui auraient été « suicidaires à l’époque du [président] Jammeh », mais il dit que l’on peut constater le plus grand changement dans les talk-shows de la radio, « où les gens se plaignent quotidiennement contre le régime actuel ».

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