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DANS UN CLIMAT D’INCERTITUDE, LES AGRICULTEURS KÉNYANS SE TOURNENT VERS LE PIMENT

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Dans cette zone aride du Comté de Kajiado (Kenya) où la chaleur et la sécheresse plus fortes posent des difficultés pour les éleveurs, Arnold Ole Kapurua essaie une nouvelle récolte piquante : le piment.

M. Ole Kapurua, agriculteur et agronome de 29 ans, cultive maintenant 0,8 hectare de ces légumes forts, et il forme d’autres agriculteurs à faire de même, dans le but de protéger leurs revenus face aux conditions météo difficiles liées au changement climatique.

« À la longue, nous avons réalisé que nous ne gagnions pas beaucoup d’argent car les revenus du bétail marquaient le pas, déclare-t-il. Pendant les périodes de sécheresse, les bêtes mouraient de faim et de maladie, et pendant la saison des pluies elles mouraient à cause des inondations, ce qui limitait nos revenus. »

Mais après avoir fait quelques recherches, « j’ai réalisé que le piment résiste au climat », déclare-t-il.

Bien que certains éleveurs continuent à compter seulement sur le bétail dans la région, un nombre croissant d’entre eux concentrent maintenant leur énergie pour cultiver le piment, qui ne nécessite pas beaucoup d’eau, déclare Samuel Ole Kangangi, un autre nouvel agriculteur de piment.

Au cours des cinq dernières années, plus de 100 agriculteurs de la région ont commencé à cultiver le piment, la plupart après avoir essayé d’autres récoltes, notamment le maïs et les haricots, qui n’ont pas résisté aussi bien à la sécheresse et qui n’ont pas beaucoup rapporté. La culture bien gérée du piment peut produire une récolte continuelle pendant six mois, et 0,4 hectare peut produire jusqu’à 2 tonnes de piment par semaine, déclare M. Ole Kapurua.

Ce niveau de production peut rapporter jusqu’à 80.000 shillings kényans (800 dollars) par saison, déclare-t-il.

Solomon Simingor, autre agriculteur du Comté de Kajiado, déclare qu’un agriculteur possédant au moins 0,8 hectare peut gagner jusqu’à trois fois plus avec le piment qu’avec le bétail, selon lui. Pour obtenir suffisamment d’eau afin d’irriguer les plantes, les agriculteurs de la région commencent à construire de petits barrages pour retenir l’eau pendant la saison des pluies. Du paillis autour des plantes – en général de l’herbe ou du plastique – aide aussi à retenir l’eau précieuse et à réduire les mauvaises herbes.

Paul Rangenga, qui a conseillé aux agriculteurs d’adopter cette culture et qui dirige une entreprise de produits frais, déclare que le piment peut offrir une alternative valable pour les éleveurs affectés par la sécheresse croissante.

« La culture du piment est un type d’investissement à long terme et les risques courus sont minimes, car les récoltes résistent à la sécheresse et sont bien adaptées aux régions arides », déclare-t-il.

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