Africa Defense Forum

Des innovateurs découvrent de nouvelles façons de combattre le Covid-19

PERSONNEL D’ADF

Eric Acquah créa une entreprise de drones agricoles au Ghana il y a 3 ans, mais lorsque le Covid-19 frappa son pays natal, il commença à faire la pulvérisation des marchés, au lieu de celle des récoltes.

Sa société, appelée AcquahMeyer Drone Tech, a désinfecté au moins 38 marchés de rue. Il déclare que 20 drones peuvent pulvériser près de 1 hectare en quelques minutes. Il prévoit aussi d’utiliser des drones pour désinfecter les salles de classe.

« Nous avons ciblé les zones de marché parce qu’en Afrique elles sont en plein air et toujours bondées, déclare-t-il à Reuters. Nous avons donc pensé que si le virus se propage rapidement, il le fera à partir de ces lieux. »

« Fermer simplement les frontières et mettre en quarantaine l’ensemble du pays n’a pas de sens si on ne procède pas à la désinfection massive des lieux où les gens se réunissent en grand nombre. »

  1. Acquah est l’un des nombreux innovateurs africains qui aident à lutter contre la pandémie, qui a infecté 1,26 million de personnes et tué 30.065 sur l’ensemble du continent en date du 1er septembre, selon les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies.

Peu avant que le Ghana n’instaure un confinement à la fin mars, le cordonnier Richard Kwarteng et son frère Jude Osei ont construit en 5 jours une machine sans contact pour le lavage des mains, fonctionnant sur l’énergie solaire. Elle utilise des capteurs de mouvement pour fournir un petit volume d’eau savonneuse, puis elle attend 25 secondes pour le lavage des mains, conformément aux consignes, avant le rinçage.

« C’est un système que nous avons créé pour aider à stopper le Covid-19 », déclare M. Kwarteng sur une vidéo d’Instagram. « Je rêve que cela soit installé dans toutes les rues. »

La vidéo est devenue virale.

Deux jours plus tard, des responsables du gouvernement ghanéen ont contacté les frères pour reproduire leur création dans tout le pays. L’Autorité des normes du Ghana a homologué l’appareil pour sa production en masse après avoir accéléré les essais de sécurité et renoncé aux frais associés.

Il a même attiré l’attention du président Nana Akufo-Addo, qui a fait l’éloge des inventeurs lors d’une allocution nationalement télévisée, en déclarant : « La nécessité est vraiment mère de l’invention, et le sens ghanéen de l’entreprise et de l’innovation commence à se manifester. »

Parmi les interventions liées à la pandémie qui apparaissent en Afrique, on compte les suivantes :

  • Au Kenya, des étudiants de l’Université Kenyatta ont développé le Tiba Vent, un respirateur qui selon eux résoudra la pénurie provoquée par l’inflation des coûts des respirateurs commerciaux. Ils projettent d’en fabriquer 50 par semaine, maintenant qu’il a passé les tests gouvernementaux de qualité.
  • En Afrique du Sud, l’entrepreneur d’intelligence artificielle Natalie Raphil utilise des imprimantes 3D pour fabriquer 100 masques par jour ; CapeBio Technologies a développé une trousse de test de dépistage qui fournit des résultats en 65 minutes ; et Discovery Health Insurance a formé un partenariat avec Vodacom pour créer une plateforme en ligne et engager 5.000 médecins pour administrer gratuitement des tests de dépistage en ligne à tout le monde.
  • Au Sénégal, des étudiants de l’École polytechnique de Dakar ont construit un robot qu’ils appellent « Docteur Car », conçu pour prendre à distance la température des patients et livrer les médicaments et la nourriture.
  • Au Nigeria, la plateforme de paiements mobile Paga a éliminé les frais de service pour les clients et les petits détaillants pour éviter de manipuler l’argent comptant et les cartes ; et l’étudiant en ingénierie Usman Dalhatu, âgé de 20 ans, travaille avec le gouvernement pour produire et exporter un respirateur portable qu’il a inventé.

En augmentant sa portée aux pays voisins d’Afrique de l’Ouest, M. Acquah déclare que son entreprise de drones est engagée dans des négociations avec le Togo et le Bénin pour désinfecter les lieux publics. Il est conscient de leurs limitations budgétaires au niveau national ou municipal.

« Pour le moment, nous ne cherchons pas à faire des bénéfices, déclare-t-il. Nous avons créé cette société en premier lieu pour contribuer à l’Afrique. »

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